5 articles : Shanghai, Cherbourg et Cotentin, Axel Kahn, Negresco de Nice

Quel rapport entre Axel Kahn, prolixe généticien, 4 Jardins du Cotentin, Shanghai, son Expo 2010 et sa vue sur le Bund du Red bar. Sans oublier la Cité de la Mer à Cherbourg et une nuit au Negresco niçois ?

Aucun rapport, mais du coup vous avez à lire 5 articles gratuits pour le prix d’un ! Enjoyez, oyez ! Aucun lien, sauf un même numéro de parution. Que de belles destinations

En bonus un florilège de souvenirs-photos…

Incongrument juxtaposés pour vous titiller la pupille parce qu’on vous aime bien. Ajoutez pour le plaisir un autre article de la même année : entretien avec le chercheur Axel Kahn, qu’on aime moins, qu’on respecte bien sûr, en dépit de sa plasticité de grand prédateur intellectuel.

Bar Rouge le must terrasse

Bar Rouge le must

Bar rouge salle

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Jacques a dit « Quand la vie est une mer, chaque jour est une vague ». D’où ce joyeux tohu-bohu ralliant Red into grey Shanghai, Cherbourg, Cotentin, Axel Kahn en bioethicien frileux comme la position française sur la PMA, avec des avancées plus récentes que cet entretien….

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Les articles parus

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Axel Kahn et les années bioéthiques

35 ans après le premier « bébé-éprouvette », science et médecine progressent sans cesse, suscitant espoirs de guérison… et craintes de dérapages. La loi de bioéthique examine donc depuis 1994 les problèmes moraux suscités par l’emploi de nouvelles techniques biomédicales. Elle est révisable tous les cinq ans.

Le généticien Axel Kahn, président de l’université Descartes Paris V, membre du Comité Consultatif National d’Ethique pendant 12 ans, aborde quelque uns des enjeux de la révision en 2010.

Christophe Riedel : Le débat sur les « mères porteuses », qui s’applique à la gestation pour autrui, autorisée dans certains pays, rencontre un large écho.

Axel Kahn : « Au regard de la loi française, comme dans de nombreux autres pays, la gestation pour autrui est interdite. Cela ne changera sans doute pas : les Français sont majoritairement opposés à cette pratique.

Si cette technique est autorisée, elle ralentirait pourtant le tourisme procréatif vers ces pays ?
Pour moi, il convient de ne jamais accepter qu’une femme soit un « utérus sur pattes ». C’est-à-dire qu’elle soit liée par un contrat commercial comme aux Etats-Unis, signé entre un couple et une mère porteuse, selon lequel cette dernière serait dans son tort si, changeant d’avis, elle désirait garder son bébé.

La seule dérogation possible consiste, dans certains cas exceptionnels, uniquement quand il s’agit d’un acte généreux, non commercial, à « « abandonner » » ce bébé à sa naissance afin d’en permettre l’adoption par le couple géniteur ayant fourni ovule et sperme.

Les travaux sur les cellules souches de l’embryon seront-ils plus acceptés ?
Ces recherches sont officiellement interdites, mais un moratoire de cinq ans sur cette interdiction a été décrété par la loi de 2004 pour des recherches à visée thérapeutique. C’est un tour de passe-passe. Je souhaite que la troisième loi de bioéthique autorise officiellement, en continuant à l’encadrer comme aujourd’hui, la recherche sur les cellules souches embryonnaires. L’affaire semble entendue : la recherche devrait être autorisée de façon encadrée, et non plus par dérogation comme c’est le cas aujourd’hui.

Les perspectives ouvertes par l’utilisation des cellules souches humaines semblent de plus en plus considérables ?
Oui, en effet, mais les médias de vulgarisation scientifique qui les relaient n’insistent pas sur le fait que des thérapies généralisables sont loin d’être au point et acceptables éthiquement.

La pénurie d’organes pour les greffes a fait l’objet d’un forum citoyen à Strasbourg auquel vous étiez missionné. La loi sur les dons d’organes va-t-elle être modifiée ?
La prochaine loi augmentera les possibilités d’offre des donneurs vivants. Aujourd’hui, celle-ci est limitée à la parenté proche. Il y aura sans doute une extension du lien familial. Je ne suis pas contre… mais conseille de rester prudent sur le consentement du donneur, objet de pressions considérables, de la part de l’entourage comme de lui-même, se sentant coupable en cas de refus.

Va t’on vers une révision a minima de la loi de 2004 ?
Oui, et c’est positif car elle était un assez bon compromis. Dans beaucoup de domaines, je ne suis nullement demandeur d’une évolution : l’idée selon laquelle le progrès consiste à être de plus en plus laxiste est singulière. En résumé, j’espère et j’attends que la révision autorise la recherche sur l’embryon. Si elle élargissait la possibilité d’accès à la procréation pour l’homoparentalité, cela ne me choquerait pas réellement, mais cela ne sera pas le cas. Durant les forums citoyens, les Français se sont montrés pragmatiques, voire conservateurs, sur bien des points, dont celui-ci.

Une harmonisation européenne des techniques biomédicales est-elle souhaitable ?
A priori, non, car elle se ferait soit par le plus petit dénominateur éthique commun, soit par des règles imposées par la puissance dominante. C’est à chaque groupe de nations de faire l’effort de proposer des solutions et de confronter les décisions.

Estimez-vous que la France est en retard ou en avance par rapport à d’autres pays plus permissifs pour certaines recherches ?
Je refuse de répondre à cette question, c’est idiot ! Le législateur français ne tranche qu’en regard d’une société particulière, la sienne. Toute comparaison est vaine.

En octobre dernier, un homme jugé en Italie, à Trieste, pour avoir tué à coups de couteau celui qui l’insultait a vu sa peine réduite d’un an car « il possédait des gènes le prédisposant à des comportements agressifs ». Qu’en pensez-vous ?
C’est stupide. Notre société, ses juges, et même le président de la République, qui l’a dit avant d’être élu, est apparemment de plus en plus convaincue que le destin est inscrit dans les gènes. Or, le généticien sait bien qu’un gène ne gouverne pas un destin mais les propriétés matérielles du corps. Corps qui a des réactions à un environnement, y compris social et psychique. Des réactions aux agressions au sens large du terme : celles de l’obésité, des microbes, des virus, de la dépression, de la pauvreté, du stress… Cela est vrai. Par contre, l’environnement n’est pas génétiquement déterminé !

Propos recueillis par Christophe Riedel, parus dans TGV Magazine

Bonus Je lui avais demandé en fin d’entretien s’il ne pourrait pas cesser de publier des livres parfois, en tout cas à un rythme aussi effréné. Dans son bureau de recteur de la faculté de Médecine, 12 mètres de hauteur de plafond en coupole, avec vue sur l’Odéon, il m’avait répondu, avec un léger sourire en coin : «  Au revoooir, monsieur « .

Encadré
Etats généraux de la bioéthique
Pendant le premier semestre 2009, pour la première fois, les simples citoyens ont été associés à la réflexion sur la manipulation du vivant : quelques 1500 témoignages ont alimenté le site internet dédié, http://www.etatsgenerauxdelabioethique.fr. Ils ont également pu assister à l’un des trois forums citoyens réunissant un panel de citoyens formés à un collège d’experts.
Révision de la loi : 2010
Le projet de révision est attendu en janvier 2010. Le débat parlementaire est envisagé à la fin du premier semestre 2010.
Les thèmes en seront :
– Les techniques d’assistance médicale à la procréation, dites de gestation pour autrui. Doivent-elles s’étendre aux femmes seules, aux conjoints de personnes décédées et aux homosexuels ?
– La recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires
– Le prélèvement et la greffe d’organes, de tissus et de cellules
– Le principe d’indisponibilité du corps humain (gratuité des dons et anonymat des donneurs)
– Le développement de la médecine prédictive : extension du recours aux diagnostics prénatal ou préimplantatoire ?
Cette liste n’est pas exhaustive : il faut notamment y ajouter les neurosciences. Exemple : Jusqu’où réparer le cerveau par stimulation électrophysiologique (maladie de Parkinson, schizophrénie…) ? La aussi, des dérives sont possibles, souligne le Pr Kahn. Vaste programme…

Pour tous ces points, rien n’a beaucoup changé depuis. La législation si, en 2013 et 2014, avec l’avènement et la reconnaissance des genres non genre transgenre et presse ce que vous voudrez…

Extension : Les lignes bougent enfin, au grand dam de certains vieux jeu, bizarre parfois aussi, les lignes, ainsi trop d’exposition sur les trans tue les trans, mais les photographes adorent. Cela devient une iconographie aussi. Apparition d’un refus communautaire au sein des gays américains de refus de la glorification de l’homosexualité. On veut juste être normal, banal, non bancal.

Et aller au Negresco, qui venait de rouvrir après six ans de travaux ?

C’était pour une brève, cela ne méritait guère plus. Ascenseurs superbes, lieu joliment suranné, resté indépendant des groupes hôteliers, fabuleuse et parfois kitsch collection d’art dans les étages.

Un Véronèse géant entre les escaliers du second et troisième étage menant à ma chambre, du coup je ne prends jamais l’ascenseur, toujours voir les peintures pas à pas est un bonheur sans pareil.

Une petite amie désaffectée de présentateur de journal télé très connu (dont le nom est une épice)croisée dans ces mêmes couloirs au fil de mes explorations artistiques, abordée, séduite, après passage par ma suite (qui sent encore la peinture et le tissu trop neuf), me confie ensuite :

« Attention, il est très jaloux, vous savez ».

Lors de la soirée d’inauguration du nouvel étage du Negresco, je le vis, lui si connu. Il n’en sut rien. Cela devait la changer, sa demoiselle. Et eu le don de me divertir, entre baignade et apéro.

Tout nouveau, tout beau Negresco

Promenade des Anglais, un palace unique à dôme rose et verrière Eiffel. Le Negresco a rouvert après six mois de travaux. Loin du luxe standard, ce palace patrimonial est fait « de la matière de nos rêves » : 2000 oeuvres d’art de la collection de la propriétaire, madame Augier, nonagénaire larguée par le temps, mais qui a tenu la rampe longtemps, jalonnent des couloirs univers, aux motifs cinétiques crées par le fils de Vasarely, tapissier, du premier au cinquième étage. Ce niveau est devenu « executive ». Ici, des suites juniors fantasquement royales allient style classique et touches design un peu toc, tropsucrées. A vivre une nuit dans une vie.

On revenait le même mois de Shanghai Expo 2010 et ses paillettes.

On s’était montré au hypeux Bar Rouge (où personne ne vous connaissait). Le Red bar superbement situé en terrasse sur le Bund. On en avait fait les coulisses avec des danseuses pro, copines d’un copain jongleur de feu et de black light, Vincent Jamet, avant deux trois boîtes, puis des brochettes à l’aube sur les trottoirs (on commençait à dire Street Food) en anglo-jargon de magazine). Toujours trop peu de temps pour se remettre du décalage, entre autres, horaire. Good food for cool memories anyway… En bon français christophien, on dira : Des munitions pour la mémoire du tentant…

Filons vers le Cotentin et ses jardins dénucléarisés :

Au bout de sa botte, le cap de la Hague a beaucoup à offrir. Oubliez l’établissement industriel qui a fait sa renommée. Ce cap est sauvage et captivant. Châteaux, fortins et manoirs se dressent au détour des chemins. Exemple : le Tourp, à Omonville- la-Rogue, manoir reconverti en Maison culturelle de la Hague (www.letourp.com). Sa cour carrée accueille un état des lieux, une exposition temporaire sur le thème du roman et un hôtel-restaurant de charme à petit prix, tout près de la mer.

Envie de fraîcheur ? Quatre superbes jardins se visitent. Succession de chambres de verdure tournées vers la mer, le jardin botanique de Vauville (http://jardin-vau ville.fr), classé « jardin remarquable » en 2004, abrite notamment une palmeraie prospère autour du château. Dont le propriétaire botaniste fut l’ami et le jardinier de… Jacques Prévert, qui a fini ses jours non loin d’ici. Sa maison transformée en musée Prévert (à Omonville- la-Petite) présente de nombreux collages inventifs, chers au poète. Au premier étage, son atelier, tel quel.

Cet été-là, on y découvrait aussi l’exposition « Les mystères de la chambre noire » : Jacques Prévert, ami de Doisneau, Brassaï ou Izis, adorait le jeu du portrait photographique.

A deux kilomètres de la maison du poète, arrêtez-vous à Saint-Germain-des-Vaux pour dé couvrir les « Jardins en hommage à Jacques Prévert », créés par sa femme et ses amis en 1981. Un itinéraire vous mène de plante en poème poussant au pied des arbres, en passant par des sculptures et autres créations insolites. Incontournable.

Autre lieu remarquable : le parc du château de Nacqueville (http://nacqueville.com), classé « troisième merveille de la Manche ». Romantique en diable, conçu par un paysagiste anglais en 1830, il file sur trois vallons qui convergent vers le château du XVIe siècle. Une petite citation de Prévert pour terminer :

« Quand la vie est une mer, chaque jour est une vague. »

Office de tourisme, tél. 02 33 52 74 94, www.lahague-tourisme.com

Maison Jacques Prévert, tél. 02 33 52 72 38

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