Pékin, sentiments mêlés

Oui ! J’ai quelques points de regard en plus pour avoir gravi une plus longue portion de la Grande Muraille en semant mes compagnons se prenant plus en photo que marchant. Belle ascension et on m’attend à l’arrivée…

Vu le dogmatiquement impérial Versailles local, la Cité Interdite, hyper autorisée… C’est à peu près tout ce qui l’est, d’ailleurs.

Bon, j’exagère. Mais c’est une drôle de cité, qui sent de plus en plus fort l’industrielle mort…

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Vu les soldats de la Garde rouge droits comme des I de terre cuite, impassibles devant les légions de moustiques touristiques les photographiant sans fin.

Vu les brochettes de scorpions vivants vendus au marché de nuit et à celui de jour d’une rue partant de la grande artère piétonne des Champs Elysées pékinois.

Petits bonheurs sublimés
Bonheur d’avoir pris un téléphérique pour monter à la grand muraille, qu’un homme se doit d’avoir vu une fois dans sa vie, me citait Raphaël en commentaire à mon post sur Pékin.

Mon texte paru est ici, qui dit bien mon vécu :

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Bonheur d’avoir gravi la colline au Charbon de l’empereur à la fin de la Cité interdite. En haut, un temple plein d’un Bouddha d’or quasi débordant, un gardien interdisant les photos, prises dès qu’il a le dos tourné…

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Celui-ci, c’est peut-être ce moi transitoire :

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Je lui préfère la fille serpent de cuir

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Bonheur d’avoir mangé dans un très chic restaurant d’expériences de design culinaire parfois un peu agaçantes, avec vue sur les douves et la Porte Est de la Cité interdite. Après avoir vu celle-ci et ses splendeurs, ses myriades de visiteurs, et être allé manger après par une rue populaire, passerelle entre deux délices avec des vrais morceaux de gens travaillant dedans, donc hors visions illusoires du luxe feutré et des arcanes touristiques, pour ainsi dire in real life.

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Bonheur d’avoir mangé chez cet habitant peintre et sa femme cuisinière, leur grand fils pas loin, dans un Hutong du quartier des lacs à l’Ouest de Pékin, le long desquels on se promène après la Place « Tian Amen Regim » (sombre jeu de mots).DSCF4838

Insomnie flottante jet lagée encore le jeudi, 3 nuits après arrivée, dans le duplex du Peninsula pékinois avec vue sur les toits…

Ne pas chercher à dormir jet lagé, juste se lever et, à toute heure, profiter de l’entre deux eaux/mondes qui s’offre à vous.
Bonheur de boire le jus carottes oranges demandé au breakfast Buffet du niveau -1, de manger pancakes et gaufres chauds.

Dégout de l’immensité autocratique de la place Tian Anmen où l’on imagine trop bien les défilés géants. L’anecdote de notre guide nous racontant qu’elle n’avait vues que quinze ans plus tard les fameuses images de l’étudiant face aux chars dictatoriaux de 1989… Ce sont des touristes qui les lui ont montrées.
Bonheur de la vie rêvée une nuit comme une Valetbox du Peninsula de Shanghai, boîte à service magique où tout désir s’exauce six heures plus tard sans jamais s’épuiser… C’est le sens du service ultime : j’y laisse ma veste à 19 heures, souillée d’une énorme trainée blanchâtre découverte en la sortant de mon bagage, donc importable à table les premiers soirs, elle revient immaculée le lendemain matin, ne petite main a du se donner bien du mal pour mon bien. Idem pour mes chaussures, mais c’était plus facile, un cirage somme toute banal d’une noirceur de cuir…

Bonheur d’un mercredi où je partirais en Tgv de Shanghai pour Pékin, conduit à la gare en Rolls Royce depuis l’hôtel. Puis livré au hall comme tous les voyageurs, contraste désopilant…

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Bonheur d’avoir gravi la colline au charbon de la cité Interdite, vu le Bouddha d’or rubicond quasi-débordant de sa propre image de sa pagode étroite. Tous le prennent en photo sitôt que le gardien l’interdisant a le dos tourné, il ne repère que moi et me poursuit de ses diktat sans que mon surmoi en soit marqué, vous me connaissez……
Bonheur d’avoir dialogué avec nos deux guides, notamment la pékinoise, que j’ai fait bifurquer d’un topo ronflant sur la météo à l’application de relevé de pollution dans toutes les grandes villes chinoises dont m’avait parlé François. Elle me dit que oui, chaque jour les jeunes l’utilisent, pas ses parents, aujourd’hui on est à 46, hier à 146, le seuil considéré comme critique à Paris est autour de 100 si je me souviens bien. A partir de 70, on ralentit les voitures sur le périphérique…

Magda Danysz, galeriste à Shanghai et à Paris, me racontait que durant le weekend du 20 novembre, le pic de pollution passager se situait à SH entre 600 et 500 ( 500 étant le maximum mesurable par l’application mobile), elle en avait ramené une pneumonie… Pékin, elle ne pouvait tout simplement pas supporter, me disait-elle…

En janvier, 200 à 300 souvent, envie se partir s’installer dans le Yunnan, voila de quoi ont envie mes amis shanghaiens, du coup partis faire un repérage dans le Yunnan…

Bonheur d’imaginer notre guide shanghaienne danser sur les tables du Bar Rouge sur le Bund le samedi d’avant, comme elle nous le raconte…

Petite annonce d’un réel sublimé de bon matin : « Echange 3 nuits, donc une insomniaque et l’autre avec niaque au Peninsula de Shanghai storytellé 1932 classe fake but lovely contre 20 ans de points retraite non accumulés. »
Endless text,

texte sans fin des énoncés fantasmatiques vécus aux trois quart,

le reste reconstitué avec de vrais morceaux de transcendance matérialiste dedans.

Parenthèse ouverte : la pollution en chine devient de plus en plus
effrayante, j’en avais parlé dans mon post et article sur Pékin.

Pour info, à Paris, quand on atteint (comme en ce début mars 2014) le seuil de 100 d’émissions de PM10, les fameuses particules fines, le périph est ralenti…

En Chine lors de certains pics en novembre, décembre 2013, janvier et février, de nombreuses villes oscillent entre 500 et 600, alors que leur application de mesure de la pollution (consultée par beaucoup d’habitants de moins de 35 ans, me confiait ma guide pékinoise) s’arrête à 500 !

On imagine la nocivité exponentielle : 25 fois plus que la norme recommandée…

On est donc à 4 à 6 fois de plus qu’à Paris et en France ces jours ci (12 mars 2014 : 96, 13 mars : 106, indice très mauvais), ainsi que dans la moindre ville de plus de 10 000 habitants, ou100 000 si je me trompe.
Mise à jour 20 octobre 2014 : la grande course marathonnienne prévue a eu lieu quand même, avec des masques, avec un taux à 400, alors que celui autorisé à Paris est à 25. bonjour le mal de tête, je n’ose pas imaginer courir dans de telles conditions…

Parenthèse fermée

Une réflexion sur “Pékin, sentiments mêlés

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