Effervescence unique , c’est encore loin mais ce genre d’effet d’annonce solaire fait du bien :
En juin, le Portugal célèbre l’été. Entre balades bucoliques et farniente, bain de foule conseillé pour les fêtes de Lisbonne ou Porto les 12 et 23 juin. Les Portugais, en effet, ont le sens de la fête. A partager sans modération, évidemment.
Mon article dans TGV Magazine et le menu détaillé de ces deux fêtes de l’été peu connues :
Lisboa. Les rues étroites d’Alfama, au pied du château
Saint- Georges ou du Chiado, ont été décorées avec force
lampions et f leurs par les innombrables associations qui
animent les bals. Sur chaque placette, des groupes de voisins
vendent sardines et grillades, gourmandises, comme le arroz
doce (riz au lait à la cannelle) et sangria. Quelque 450 000
personnes se baladent dans un bain de jeunesse lisboète, riant
avec le premier touriste venu, en improvisant parfois un fado
sans tralala.
Plus tôt dans la soirée, à 21 heures, vingt-deux quartiers
de la ville défilent sur l’avenue de la Liberté, après des mois
de répétitions. Vingt-quatre couples de danseurs par formation
chantent et dansent en beauté. Un vrai carnaval de Lisbonne.
Avec, en déco, les pots de basilic que les amoureux portugais
s’offrent ce jour-là. Mignon. Dans la nuit, un jury décernera
les prix : chanson la plus originale, meilleure musique et
scénographie… Le palmarès donne lieu à des causeries sans fin
entre quartiers rivaux. Celui d’Alfama a gagné les trois dernières
éditions. En 2014, suspense…
Couleur Alentejo
Avant d’aller à Porto, on n’oubliera pas de tâter du Sud en
Alentejo (littéralement : au-delà du Tage). Séduisante et peu
touristique région (à 120 kilomètres de la capitale), prodigue
en collines à oliviers et chênes-lièges, menhirs et châteaux,
touchants villages blancs… et même cigognes nidifiant partout
(près de Mertola). Superbe patrimoine derrière les remparts de
la belle Evora (ville classée au patrimoine mondial de l’humanité
par l’Unesco) ou encore à Serpa (bourg authentique) et
Monsaraz, village préservé avec château haut perché.
Les amoureux de la préhistoire pourront s’extasier devant cent vingt mégalithes, avant de déguster une des spécialités alentejanas : du porc sauté aux palourdes. En plus des très chic pousadas (équivalent des paradors espagnols, hôtels), un circuit de tourisme rural permet de faire une étape gastronomique dans
de belles quintas (propriétés) et autres herdades. Dont l’une
accueille des grues sur le grand lac de son domaine viticole (Herdade dos Graus).
Nouveauté rafraîchissante: depuis la construction (écocontroversée, comme toujours) d’un barrage en 2003, on trompe agréablement la chaleur en bateau sur le lac géant d’Alqueva (83 kilomètres de long). Avec arrêt pique-nique sur une ancienne colline, devenue aujourd’hui une île du lac.
23 juin, Saint-Jean à Porto, drôle de fête : les habitants se tapent sur la tête
Après ce crochet, cap sur le Nord, vers la vallée du Douro et Porto. Ici, dans la nuit du 23 au 24 juin, la Saint-Jean est célébrée au gré de moult bals de quartier. Dans les tortueuses ruelles de la Ribeira (la vieille ville, classée par l’Unesco en 1995). Une drôle de tradition en surprendra plus d’un : les habitants se tapent, ce soir-là, sur la tête. A coups de maillets en plastique (c’est indolore). Donc, personne ne le prend mal. On sait d’où vient cette tradition : Jadis et naguère , on se mettait de petits coups de poireaux en fleur (très jolis) sur la tête. On dit que par la suite un producteur de maillets en plastique aurait relancé la tradition perdue pour s’assurer un débouché, dans les années soixante dix ou quatre-vingt. Tout se finit au petit matin autour d’un café, voire d’un caldo verde, soupe aux choux et chorizo. Pour certains, pas mal de jeunes en bande, ce sera baignade au bout du Douro dans l’accueillante mer du matin. Rien de tel pour se remettre en piste…
On en profitera pour visiter le bâtiment de la Casa da Musica, salle de spectacle cubiste construite par l’architecte visionnaire Rem Koolhaas, en 2005, devant laquelle un jeune skateur forme un bel angle avec sa planche sur ma photo parue. Histoire de quitter le bain musical en beauté…
GASTRO-LUDIQUE : OÙ MANGER SUR LE POUCE ?
A Lisbonne
Casa Brasileira : 10, rua Augusta (place du Rossio, vers l’Arc du Marques de Pombal). Délicieux sandwichs (exemple : poulet et ananas) qu’une clientèle d’employés mange debout, vite fait, pour trois fois rien. Gâteaux craquants à emporter (en lot de six) : pasteis de nata (crème et cannelle), queijadas de evora (fromage et zeste de citron). 5 euros les 6, il n’y a pas mieux, ni moins cher !
A Porto
La petite cantine du marché du Bulhão. Entre les marchands de fruits et de poissons, une grand-mère à lunettes prépare de copieux petits plats du jour à 3 euros. Recommandé : le bacalhau à braz (morue, pommes de terre, oeufs et petits oignons braisés). Servi avec du pain de mil (pao de milho), suave cousin du pain d’épice, en version non sucrée.