Je me souviens d’Oscar Niemeyer. En allant dans son atelier de Copacabana en 2003 (au niveau du poste 7), j’avais ramassé cette feuille automnale.
En barque sur cette photo, tenais bon la barre du temps, misaine dévoilée sans soleil…
Après mon entretien avec lui, l’un des plus riches de ma vie, l’avais fait poser avec elle en main, alléguant qu’il s’agissait d’une forme parfaite, proche de son architecture parfois ovoïde et féminine, ce qui l’avait fait sourire…
Il m’avait dit en me quittant :
» Tu reviens quand tu veux, Christophe… »
Plus tard durant le même séjour, je suis passé a Paràti, petite ville patrimoniale (à 300 km de Rio), beau vestige du style baroque portugais aux rues transformées en canaux par les crues d’hiver.
Du coup pieds mouillés, j’avais acheté des chaussettes de rechange. Voyageur seul j’errais avec en tête bonheur et rêveries d’un promeneur solitaire, mâtinés de tristesse diffuse dans les rues du voyage intérieur extériorisé.
Comme 10 ans plus tôt (1993) lors d’un premier périple brésilien de 25 jours m’ayant mené
de Manaus en bateau sur l’Amazonas avec deux savoureuses munichoises
à une amoureuse de São Paulo,
en passant par Salvador de Bahia, Olinda,
sans négliger Rio ni Recife si pauvre et du coup très religieuse…
(Maya ou Aguirre sans dieu, vaguement sacrificiel, cheminement exploratoire en idée)
Ci-dessus, ce sont oeuvres de Georges Braque de la fin, oiseaux abstraits, comme « à tire d’ailes » de ceux de Matisse, c’est-à-dire très proches en intention de réalisation, me sembla t-il. Et qui me rappellent un peu Oscar aussi.
Mise à jour du 17/07/16
Déjà honoré pour Brasilia, Oscar Niemeyer (1907-2012) est désormais inscrit au patrimoine mondial de l’Humanité pour ses réalisations en collaboration avec le paysagiste Roberto Burle Marx à Pampulha, au Brésil.
Elément central d’un projet urbain visionnaire de cité-jardin de 1940 à Belo Horizonte, cet ensemble a été construit au bord d’un lac artificiel. Il présente des formes audacieuses qui exploitaient les propriétés plastiques du béton en associant architecture, paysage et peinture. Caractérisé par ses lignes courbes, cet espace de loisirs et de tourisme hébergeait un casino (aujourd’hui interdit), une salle de bal (devenue une salle d’exposition), un club de golf et l’église Sao Francisco de Assis. Cette dernière est faite de trois arches de béton, avec une frise du peintre Portinari.
Il s’agit de la première réalisation de grande ampleur (154 hectares) d’Oscar Niemeyer. C’est lors de celle-ci qu’il a engagé ses réflexions sur ce qui allait devenir Brasilia, la capitale du pays conçue avec l’urbaniste Lucio Costa et construite ex nihilo entre 1956 et 1960.
Diaporama de Pampulha ici :
Une réflexion sur “Je me souviens d’Oscar Niemeyer”