Où je suis allé par un beau hasard remplaçant au débotté quelqu’un, prévenu deux semaines avant. A priori je n’y serais pas allé, un peu trop paradiriche, les Maldives, pour moi. Evidemment, splendeur. Je me souviens qu’un poisson a fait ami avec moi à fleur d’eau, me suivant à la surface, seuls ses gros yeux globuleux dépassant de la surface, me regardant, à deux mètres de moi évoluant en parallèle durant une centaine de mètres. Tandis que je longeais la plage en marchant dans l’eau à mi-taille. nous nous étions rencontrés, regardés juste avant, durant une plongée masque et tuba sublimante en couleurs de poissons vues, comme un impressionnisme tropical de motifs, de formes et d’écailles, sur la plage à droite du Conrad Maldives Rangali Island. Je pense que cette amitié muette et fugace avec ce poisson fut la plus merveilleuse communication gratuite de toute mon existence.
Plus encore que les enfants de la colline d’une favela à Rio en 1993, où j’étais monté en short et tee short, sans rien pour ne pas être braquable par les mauvais garçons. On avait bien discuté (en portugais) et ri avec ces enfants après avoir joué au foot, j’étais le plus nul avec mes cuisses de coq en short de boxe ridicule. Mais j’avais quand même fait une erreur, celle d’avoir aux pieds une paire de Nike bon marché pour moi, assez usées, que j’estimais doncpeu appétante. Quand je suis redescendu, un homme m’a dit :
« vous avez eu de la chance, on aurait pu vous tuer à coups de couteaux la-haut pour cette paire de chaussures. »
Mais le poisson, tout passait par les yeux et poème de regard sans rien de poétique, juste du brut échange dans la douceur d’un sillage, d’une forme de vie à une autre.
Certains poissons relevaient en termes de formes de Klimt Kandinsky brouillé, d’autres de Matisse Bonnard entremêlés, avec parfois un chouilla de Paul Klee dans la répétition de motifs d’écaille en écaille. Musée-sous-marin mouvant, pas statique, sans interdiction de toucher les peintures et sculptures…
Je me souviens que sur l’autre île ou je suis allé, le corail avait été dévasté par le Tsunami, de sorte qu’en plongée les poissons brillaient par leur absence et les eaux étaient troubles. Je m’en étais entretenu avec le directeur de l’hôtel à table, qui en avait convenu et m’avait fait part de son projet pour y remédier : procéder pour y remédier à des implants de corail.
Qui feraient à moyen terme revenir flore et faune sous-marine. Je ne savais pas que cela existait, j’imaginais la nuit d’après un dentiste de la mer en train de réimplanter penché sur moi aussi du corail dans ma bouche, en plus de mes innombrables reconstitutions couronnaires en céramique…
Je me souviens des pilotes d’hydravions maldiviens inter-îles conduisant pieds nus et porte de cabine ouverte. j’avais l’impression d’être revenu au temps héroïques de l’Aéropostale, tout en regardant par mon hublot les formes des îlots survolés
Je me souviens qu’au Conrad, je dormais dans une villa sur pilotis, censée être le top du top. en effet, ponton et escalier privé pour aller se baigner nu dans la mer le matin au réveil, cabine de bains à remous à ciel ouvert en terrasse aux couleurs modulables durant la nuit, débauche d’espace dans la villa, conditions paradisiaques pour catalogue de luxe, qu’il doit être donné à 1 % de l’humanité de connaître. alors qu’il suffirait de répartir toutes les richesses des nantis entre tous pour y envoyer en colonie de vacances la planète entière, à raison de 10 000 individus par mois,. Mais ça prendrait plus de temps qu’il n’en reste aux Maldives avant d’être submergées, paraît-il…
Moi, dans ma Water Villa sur mer et pilotis, j’étais terrassé par la fatigue au bout de 3 nuits : le clapotis incessant des vagues passant sous les pilotis de la villa superbe était bruyant, m’empêchant de dormir. Je me réveillais à essorer à la petite cuillère. Je demandai à changer pour une villa sur la plage et plus sur l’eau. Mais, moins chères, elles étaient pleines. Bien sûr, j’avais honte. une honte tellurique me submergeait.
Voici le programme et mon article paru dans Investissements Conseils et une brochette de photos mémorielles sur le fil d’une intention exhibo/don :
PROGRAMME SUR PLACE
3 NOVEMBRE |
15h : Rendez-vous à l’aéroport Paris CDG, Terminal 2A |
17h30 : décollage de Paris CDG
Vol de nuit (environ 10h)
4 NOVEMBRE
7h05 : Arrivée à l’aéroport international de Malé
Transfert en hydravion jusqu’au Hilton Iru Fushi Resort & Spa
Programme des activités prévues au Hilton à confirmer
5 NOVEMBRE
Programme des activités prévues au Hilton à confirmer
6 NOVEMBRE
Programme des activités prévues au Hilton à confirmer
Après-midi : transfert en hydravion jusqu’au Conrad Maldives Rangali Island
16h : visite guidée de l’hôtel
19h00 : dîner au restaurant Vilu
7 NOVEMBRE
9h30-12h30 : Excursion au village des pêcheurs
13h00 : déjeuner au Rangali Bar
15h30-16h30 : Soins au Spa Retreat
20h00 : dîner au Quiet Zone
8 NOVEMBRE
9h30-10h30 : Soins au Spa Retreat
11h00 : Cocktails au restaurant Ithaa
12h00-13h00 : Soins Spa « Over water » (Charrier)
13h00 : Déjeuner au restaurant Mandhoo
20h00 : Dîner au restaurant Atoll Market, soirée maldivienne
9 NOVEMBRE
7h30 : départ en hydravion de l’hôtel (horaire à confirmer)
9h05 : décollage de Malé
16h05 : arrivée à Paris CDG, Terminal 2A
Oui, je fis exprès d’ouvrir une bouche thon à l’unisson au restaurant sous-marin du Conrad…
Ma mémoire rotors à l’héliçon des pales du jaune hydravion, une fleur en main, oui.
Et à présent, partant à Roissy dans une heure, je vais râler durant les vols de dimanche à lundi que j’en ai pour 24 heures à arriver à Shanghai, au Peninsula du Bund, via Istanbul, sur la Turkish. Ce ne sera pas rien, mais qui s’en plaindrait ?