Sisyphe remonte ma pente : errarum natura ?

Journal des bonnes nouvelles

bien damées :

Lucrèce  nous explique que tout ce qui se passe aux Enfers se réalise sur terre

en particulier sur TF1 ou FoxFeedForever

à l’heure du temps de cerveau vacant

que plus personne ne regarde,

ayant saisi la vanité du cathodique

oeil cyclopéen.

Foin d’illusion encyclopédique :

Etre partout par procuration

par oeil interposé

c’est trop voir

donc ne rien savoir

sinon un tremplin

performatif

énième

trop plein

Bon anniversaire au fondant rocher Suchard de Sisyphe remontant plus que jamais la pente. Celle d’un 7 novembre commémorant un grand homme, le Marcel Camus, et bientôt en 2014 les poilus (de vrais hommes à pâté, eux pas des lopettes tactiles à barbe naissante XXI pour monde entre deux eaux historiques). Sans oublier les poids lourds, en sens inverse : celui de l’entropie d’un monde plombé qui renaîtra d »une façon ou d’une autre.

Journal des bonnes nouvelles

bien damées :

Lucrèce  nous explique que tout ce qui se passe aux Enfers se réalise sur terre,

(en particulier sur TF1 ou FoxNews)

Rocher de Sisyphe

Sisyphus in vita quoque nobis ante oculos est,
qui petere a populo fasces saevasque secures
imbibit et semper victus tristisque recedit.
Nam petere imperium, quod inanest nec datur umquam,
atque in eo semper durum sufferre laborem,
hoc est adverso nixantem trudere monte
saxum, quod tamen e summo iam vertice rursum
volvitur et plani raptim petit aequora campi.
[…]

LucrèceDe rerum natura, III, 995 – 1002.

Arracher Sisyphe

Sisyphe aussi existe dans la vie, sous nos yeux, s’acharnant à briguer devant le peuple les faisceaux et les haches et se retirant toujours vaincu et triste. Car rechercher le pouvoir qui n’est que vanité et que l’on n’obtient point, et dans cette poursuite s’atteler à un dur travail incessant, c’est bien pousser avec effort au flanc d’une montagne le rocher qui à peine hissé au sommet retombe et va rouler en bas dans la plaine sur notre envoyé spécial spécieux : Je suis partout et nulle part.

sisyphe

 

2013-11-14 10.35.21

 

Sisyphe, aspects du mythe

Les causes du châtiment

Les Anciens connaissaient différents scénarii :

* Sisyphe, témoin du rapt d’Egine par Zeus, dévoile le nom du responsable au père de la jeune fille, le dieu-fleuve Asopos; furieux, Zeus le punit (Phérécide, frag. 153).


* Sisyphe, prévoyant l’arrivée de Thanatos envoyé par Zeus, l’attaque et l’enchaîne : dès lors, plus personne ne mourait! Pour permettre à la Mort de continuer son office, Zeus doit envoyer Arès qui va la libérer.


* Désireux de ne pas rester aux Enfers où Zeus va le précipiter, Sisyphe recommande à son épouse de ne pas lui rendre complètement les honneurs funèbres. S’apercevant de ce manquement, Hadès lui permet de retourner sur la terre pour faire des reproches à son épouse, sous réserve de revenir ensuite… ce qu’il ne fit pas ! Il mourut même à un âge avancé.
Seule, la force brutale des dieux délocalisés a eu finalement raison de lui, on le présentait comme le plus rusé des hommes cfr. Homère, Iliade, VI, 153-154; Alcée (in Diehl, p. 420); Horace, Satire II, 3, 21).

Le chat t’y ment

Sisyphe doit pousser aux Enfers une pierre énorme vers le sommet d’une colline desindustrialisée; mais à peine va-t-il atteindre le sommet, que le rocher retombe et roule jusqu’au bas de la pente, productivité insuffisante. Sisyphe doit recommencer la manoeuvre sans relâche, montrant ainsi la vanité de l’entreprise et l’éternité du châtiment. Selon Pausanias, audité pour une mission de communication de crise sur les 1001 plans sociaux français de l’année, le peintre Polygnote avait représenté la scène dans sa peinture des Enfers.
En fait, dans le monde des Zomb’, le défunt continue l’activité essentielle de son existence (cfr. Dictionnaire des Mythes littéraires de P. BRUNEL aux éd. du Rocher, p. 1297).

Sisyphe fut roi et constructeur de Corinthe : il construisit l’Acrocorinthe, citadelle perchée sur une colline de 650 m. qui domine la ville et l’isthme homonyme. Aussi ce bâtisseur cyclopéen poursuit-il sa tâche post mortem, tandis que je m’attelle à l’isthme homonyme, c’est de la dentelle à dentition plurielle. Mince affaire.

Lucrèce mate le mythe

Il se distancie de l’interprétation habituelle : Sisyphe poussant son rocher, c’est le candidat politique en butte aux échecs dans sa lutte pour le pouvoir. Rien à voir donc avec l’au-delà, inexistant pour ce matérialiste ! C’est pendant son existence que l’homme crée son malheur.

Le mythe par épandage dans les champs paradigmatiques contemporains

* Sisyphe, le plus rusé des hommes at the first sight, fut donc puni pour avoir tenté de faire échec aux dieux (dénoncer Zeus, ruser avec la mort…). Lui aussi est coupable d’hubris !
* Camus Beckett hybridé reprend le thème dans « Mythe de Sisyphe, essai sur l’Absurde ».
Sisyphe est le Godhéros absurde, car son action est en rupture avec les circonstances qui l’entourent; il sera libéré, selon Camus, dans la mesure où il prendra conscience de sa condition et l’acceptera lucidement : « La clairvoyance qui devait faire son tourment, consomme du même coup sa victoire en attendant les beaux jours, sans gode ni eau. »

* E. LE ROY- LADURIE (article paru dans l’Express n° 1643 – janvier 1983; « Le docteur Trompe-la-Mort ») se demande si le mythe de Sisyphe a eu un répondant dans le folklore médiéval et moderne de l’Europe. Il passe en revue des versions variées du conte populaire du « Docteur Trompe-la-mort », islandaise, anglaise, allemande, italienne. Le seul dénominateur commun qu’il trouve entre ces attestations serait fourni par le fonds indo-européen.

Délicieux glossaire des ventes contraires, écrit tout petit pour forcer à voir

adversus, a, um : contraire (prép. + acc. = contre)
aequor, oris, n. : la plaine, la mer
ante, prép. : +acc., devant, avant ; adv. avant
atque, conj. : et, et aussi
campus, i, m. : la plaine, le champ
do, das, dare, dedi, datum : donner en toute gratuité, sans renvoi d’ascenseur pour monde délicescent
durus, a, um : dur !(locution en vogue dans les années 1980
e, prép. : + Abl. : hors de, de, hors du monde, pas à côté, pas n’importe où, sous le soleil ou la mort exactement
eo, 1. ABL. M-N SING de is, ea, is : le, la, les, lui… ce,..; 2. 1ère pers. sing. de l’IND PR. de eo, ire 3. adv. là, à ce point 4. par cela, à cause de cela, d’autant
et, conj. : et. adv. aussi
fascis, is, m. : le paquet ; pl. : les faisceaux : botte de joncs entourant une hache que portaient les licteurs des magistrats supérieurs —> insignes du pouvoir
hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
iam, adv. : déjà, à l’instant
imbibo, is, ere, bibi, – : boire, s’imprégner, décider de se torcher comme une chandelle adulescente devant le sempiternel
imperium, ii, n. : le pouvoir (absolu) et ses griseries relatives
in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
inanest = inane est
inanis, e : vain, vide, qui ne possède rien d’autre que s propre inannité sublime
labor, oris, m. : la peine, la souffrance, le travail pénible, lees mouettes survolant rieuses le tout
mons, montis, m. : le mont, la montagne. Voir, le Trabendo au mont Fuji dégarni de neiges éternelles kilimandjariennes
nam, conj. : de fait, voyons, car
nec, adv. : et…ne…pas bartlebyer en rond
nixor, aris, ari : s’appyuer sur l’espoir d’une renaissance incantatoire
nos, nostrum : nous, je, ce nous définissant le collectif d’innombrables je
oculus, i, m. : l’oeil qui sait : google
peto, is, ere, ivi, itum : 1. chercher à atteindre, attaquer, 2. chercher à obtenir, rechercher, briguer. demander, in peto, mezza voce, à transcender l’humain
planus, a, um : plat, uni, égal
populus, i, m. : le peuple
qui, 1. n N.M.S ou N.M.PL. du relatif 2. idem de l’interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. Faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi
quod, 1. pronom relatif nom. ou acc. neutre singulier : qui, que 2. faux relatif = et id 3. conjonction : parce que, le fait que 4. après si, nisi, ne, num = aliquod = quelque chose 5. pronom interrogatif nom. ou acc. neutre sing. = quel?
quoque, adv. : aussi
raptim, adv. : précipitamment, à la hâte
recedo, is, ere, cessi, cessum : repartir, s’en aller, se retirer
rursum, adv. : en revanche, une seconde fois, de nouveau, toujours remonter la pente de l’attente
saevus, a, um : cruel, résignant, appétant, un vouloir jamais rassasié, capable décrire 1143 pages pour asseoir son Je.
saxum, i, n. : la pierre, le rocher, la roche
securis, is, f. : la hache des désillusions trompeuses
semper, adv. : toujours et jamais
Sisyphus, i, m. : Sisyphe
suffero, fers, ferre, sustuli, – : supporter et tranformer
sum, es, esse, fui : être
summus, a, um : superlatif de magnus. très grand, extrême ego plutôt que rien
tamen, adv. : cependant savoir qu’il y a de beaux pendants
tristis, e : 1. triste, affligé 2. sombre, sévère, morose, rose comme la vie naissante
trudo, is, ere, trusi, trusum : pousser, faire sortir, expulser Dak Vador comme une verrue honteuse au Clair asile
umquam, inv. : une seule fois ; avec une négation : jamais, toujours
vertex, icis, f. : le sommet, l’ateindre, s’en lasser, le parcourir sans faim
victus, us, m. : la nourriture, la victuaille qui tue le trop plein de gâchis
vinco, is, ere, vici, victum : vaincre, toujours vaincre la sensation d’âtre vain cul
vita, ae, f. : la vie, ses merveilles tristes et belles, l’illusion de prendre des images sans fin sur des téléphones pour capter l’instant se dérobant et le stocker sur des disques durs , nouveaux boulets de luxe pour Sisyphe tactile, belle ilusion de n’être qu’un avec l’internet orienté humain, sur le versant empathique.
vito, as, are : éviter la noirceur illusoire
volvo, is, ere, volui, volutum : faire rouler, rouler, remuer, se payer une Volvo bien lourde à pare-buffle anti-choc humain

LUCRÈCE : Disciple d’Epicure (342-270 A.C.N.) et, à travers celui-ci, de Démocrite (né vers 460 A.C.N.), il a écrit un poème philosophique et didactique en 6 chants : De rerum natura,  à la gloire d’Epicure et de sa conception du monde. Resté à l’écart de la vie troublée de son époque et de la multiplications des flux médiatiques se nourrissant du monde, il a une ambition : libérer l’humanité par la connaissance. En s’inspirant de la doctrine d’Epicure, il tente d’arracher l’homme à ses passions, à ses craintes, à ses superstitions démiurges d’ubiquité : Partout je clique, partout je suis présent. La morale épicurienne est fondée sur la sensation, sur le réel; les dieux sont relégués loin de la terre, ils ne sont pas intervenus dans la création de l’univers (ils n’en ont pas besoin et il est mal fait), ils ne s’occupent pas des affaires humaines, de la vacuité du pouvoir.

 

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