Lisbonne nature : 2 estuaires, 25 dauphins, bien d’autres merveilles

Lisbonne est belle, sa réputation n’est plus à faire. Elle a aussi des à-côtés insoupçonnés et remarquables : nous y avons exploré deux estuaires et achèverons ce périple avec du liège sur un bateau à Venise revenu à Lisboa.  Bizarre et bigarré, non ?

En fait, ce périple est sans fin : il regroupe mes articles sur de nombreux autres possibles portugais :  les îles Berlengas do Portugal, la  lagune d’Obidos (une autre pequeninha maravilha : petite merveille). Les cigognes de Comporta et la filière du chêne-liège en Alentejo. Les oeufs de dinosaure fossilisés de Lourinho, non loin de là.

Un plein de  surprises pour amoureux de la Nature.

Le premier estuaire ? Celui du fleuve Tejo à Lisbonne

Je l’ai remonté en speedboat , ce qui n’est certes pas très écolo sur l’eau, mais spectaculaire mode de locomotion : j’avais un peu honte de cette griserie pétaradante à double moteur 250 CC. En plus ma casquette s’est envolée, double pollution donc…

Mais  c’était quand même bon et incomparable pour faire 150 kilomètres en une demi-journée, s’arrêter dans  un bon restaurant perdu en bord d’estuaire à Benavente : l’Escaroupim….l

Cette excursion permet aussi de caboter lentement par endroits afin de voir toute la faune de ce superbe estuaire, s’avérant très riche en oiseaux jusqu’en mai. A partir de juin, il fait trop chaud, beaucoup d’oiseaux ont filé…

Réserve naturelle bien sûr plus loin, un bonheur.

Lisbonne nature 2010 Pont Vasco  de Gama

Le second estuaire ?

Il est bien moins connu :  c’est celui du Sado, face à la ville de Sétubal, à une heure 30 de Lisbonne, en partant par le pont Vasco da Gama (ci-dessus).

Dans cette ville où les ferry verts ressemblent à de gros criquets glissant sur l’eau…

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On fera connaissance… avec une colonie de 25 dauphins résidents toute l’année dans la baie de Sétubal.

Où habita le chanteur portugais  José Afonso Héros de la Révolution, chanteur emblème de toute une génération d’espoir des seventies.

Trop tôt disparu, il fut aussi enseignant au Mozambique et mal jugé par une dame du passé car « il faisait cours en bermuda« . Mon Dieu !

Ce monsieur, que je j’ai connu par ma mère vers 1976, est l’un des grands hommes de l’imaginaire révolutionnaire portugais. Je l’ai accompagné à Radio France pour une émission, il logeait chez ma conviviale et volubile maman quand il venait à Paris, nous allâmes aussi chez lui, en famille dans sa maison du côté de Setubal.

La diffusion sur les ondes radio de sa fameuse chanson Grandola, vila morena servit de signal au déclenchement du Coup d’Etat contre le régime post salazarien dictatorial :

Le 25 avril 1974 à 5h du mat’ et des poussières…

Mais revenons à l’estuaire du Sado à Setubal donc, au bord de l’eau, sur un ponton, on fait connaissance, non point avec lui, José Afonso, puisqu’il s’est évaporé comme temps au soleil noir, mais avec  de bien vivants dauphins. A bord d’un catamaran conduit par un ex-scientifique, reconverti dans la promenade d’exploration et de découverte.

Il  s’était juré « de ne pas passer sa vie enfermé dans un bureau« .

C’est lui : P1000031

On l’envie, non ? Bon, pour les photos des dauphins, il faudrait s’accrocher au 1/1000 en déclenchement et je n’ai pas le matériel adéquat, donc ça donne cela :

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Promenade en catamaran et baignade garantie eau claire après la demi-heure de dauphins réglementaire (pas plus, pour ne pas les fatiguer, c’est bien ainsi)P1000102_1

Puis on passe quelques jours (on s’est battu pour monter ce projet tout seul, pas arrivé tout cuit dans la bouche) à une demi-heure de mer en face de Peniche dans l’archipel préservé des îles Berlengas. Les moins connues du Portugal… et les seules, délicieusement sauvages et suaves : un concentré de Bretagne en milieu lusitanien, un avant goût des Acores aussi (en moins pluvieux), très peu connu des étrangers.

On part de Péniche pour 45 minutes de petit bateau Julius qui secoue bien à l’aller (et tranquille pour les amoureux jouant les figures de proue au retour (jusqu’à la fin des temps, enfin du trajet).

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On vous regarde arriver en bateau, c’est un petit paradis d’été des Portugais, qui disent qu’il y a quelque chose de mystique sur ces îles où les pêcheurs déshérités vont à la pêche sous-marine aux pousse-pieds,

Description de cette image, également commentée ci-après

D’eux l’on dit :  » S’ils vous dégoûtent, je ne vais pas vous forcer. Mais si vous y goûtez, il faudra vous les arracher des mains ! « Je préfère ne pas imaginer cela ! Un mollusque rare en forme de couteau – ou de jarretelle dessinée par un Jean-Paul Gautier – qui est aussi présent, pas Jean-Paul, le mollusque, tout au long de la côte vicentine, tout au long de ce bel Alentejo maritime. Jusqu’au Cap Saint Vincent, en Algarve.

Un beau GR de la Route Vicentine de 350 kilomètres a d’ailleurs été mis en place en 2012. L’Alentejo côtier est magnifique, d’un dépouillement déchiquetant sur la peau, âpre texture rocheuse qui fait apprécier par contraste la douceur des petits riens qui font du bien.

Mais revenons sur notre île des Berlengas. On y dort dans un ancien fort du XVI ième siècle (ci-dessus et dessous) passablement décati, mais d’une noble ascèse, après avoir été une Pousada (un Relais et château) de luxe pendant le salazarisme (la dictature sous Salazar et son successeur jusqu’à 1974, année de la Révolution des Oeillets) :

Le Forte Sao Joao Baptista, dont voici la saga :
« La forteresse de São João Baptista est érigée sous le règne du roi Jean IV de Portugal comme un élément fortifié de défense du territoire portugais. Sa construction est initiée en 1651 et achevée en 1656. Parmi les nombreuses batailles la mettant en jeu, la plus célèbre est celle du 28 juillet 1666 où le fort, avec 28 soldats, dont António Avelar, a subi l’attaque d’un escadron castillan composé de quatorze navires et d’une caravelle commandée par le sergent Diego Ibarra.

Le fort est pris par les Castillans, après une forte résistance de la garnison portugaise40. Attaqué et bombardé pendant deux jours, le fort se défend et cause d’importantes pertes aux assaillants : environ cinq cent morts, un navire coulé et deux autres très endommagés. Du côté du Portugal, il n’y a qu’un seul mort et quatre blessés.

António Avelar, qui est mort à bord d’un bateau de l’escadron qui le conduit en Espagne, est ainsi devenu un héros. Le Portugal récupère le fort la même année 40. Le bateau qui fait la liaison depuis Peniche porte aujourd’hui son nom… »

Pendant deux siècles, le fort est intégré à de nombreuses stratégies militaires. Il est entièrement rénové par Alphonse VI de Portugal, jusqu’à son abandon complet en 1847. Au milieu du xxe siècle, il est restauré et ensuite reconverti en auberge : Salazar, dictateur du Portugal, séjourne plusieurs fois dans le fort.

Il est ensuite abandonné après la révolution des Œillets, le 25 avril 1974. Aujourd’hui, grâce à un protocole signé entre le Ministério da Defesa et la municipalité de Peniche, le fort de São João Baptista est redevenu une auberge qui est tenue par l’association Amigos das Berlengas.
Le fort est situé sur une petite crique de Berlenga Grande, plus précisément sur un petit îlot accessible par un pont de pierre.

Les grottes et les roches

La trompe de l’éléphant
L’archipel, principalement l’île de Berlenga Grande, possède de nombreuses grottes. Il est possible d’effectuer des promenades en bateau pour longer ces roches et explorer l’intérieur de ces grottes, ce qui constitue l’une des attractions les plus prisées de l’archipel. Certaines des roches possèdent des formes d’animaux. La Roca da Baleia figure une baleine et la tromba do elefante ressemble à la face d’un éléphant avec sa trompe et son œil43.

Sous la forteresse, la grota azul (grotte bleue),
par orientation propice des rayons solaires,
permet de voir le fond de la mer.

Furado Grande est la grotte la plus impressionnante de l’archipel des Berlengas. Elle traverse toute l’île de Berlenga Grande. Elle forme un tunnel naturel de 70 mètres de longueur et de vingt de hauteur.

Il existe dans les îles des Berlengas d’autres grottes à explorer mais accessibles uniquement aux plongeurs.

Le fortForte Sao Joao Baptista est donc une sorte d’auberge de jeunesse super sympa dans le rudimentaire qui vous remet les pendules à l’heure. P1000144 P1000145 P1000146

Ne pas avoir d’exigences de confort déplacées, apprécier l’austérité : Car on y dort dans une cellule néo-monacale  propice à la méditation, avec vue sur mer et vieilles pierres :

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On y  mange le soir avec notre hôte (le blond debout, servant à gauche), la bande de pêcheurs qui vous narrent leur mal-être, leur vie rude. D’autres se taisent,pas des parleurs, pas des causeurs de prime abord. Tous sont bon enfant.

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C‘est une vraie pension de famille adoptive… Les jeunes de passage avec leur famille jouent au baby antique dans la cour, j’imagine ce que dut être la vie des soldats ici vers 1540…

Voici un aperçu des paysages de la plus grande des deux îles, l’autre est interdite, réservée aux oiseaux tels que fous de Bassan, étudiés par des scientifiques.

On me passera cet auto-portrait mi taupe bronzée, mi Désespéré de Gustave Courbet…

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En tons verts désassortis, un garde de la réserve maritime des Berlengas et votre serviteur :

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On l’aura compris, un passage dans ces deux régions, puis vers les cigognes de Comporta en Alentejo et les oeufs de dinosaure fossilisés de Lourinho, non loin de là,  réservera bien des surprises aux amoureux de la nature.

Suite et bonnes adresses (sur deux doubles pages, 4 en tout), dans :

Mon article paru dans Le Temps du voyage (et dans 7 autour du monde)

Bye Bye Berlengas do Portugal… et bonjour lagune d’Obidos, une autre pequeninha maravilha (petite merveille).

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On finit avec l’estuaire du Sado à Setubal. D’après mon scientifique défroqué des bureaux et reconverti en skipper (son site garni de très belles photos de dauphins – pas comme les miennes – s’appelle joliment Vertige Bleu : Vertigem Azul.com),

« Les dauphins devraient disparaître de l’estuaire du Sado d’ici 20 ans ».

Snif ! Ou plutôt  porqua miseria puxa d’humanidade !

= Misérable humanité anthropocentrée sur son nombril de dominant destructeur
qui transforme tout en porcherie ou néant sur son passage…

Ce qui me rappelle cette citation de Michel Foucoult :

« L’humanité est une invention récente dont tout indique la disparition prochaine« .

Enfin , précisons qu’il ne restera plus alors que des cafards et des riches encapsulés (ce qui revient au même), jugez du tableau d’ensemble… Mais pardonnez-moi d’avoir 25 000, 2500 ou 250 années d’avance dans ce pronostic, je l’espère, hâtif (ou pastiche ?).

En bonus, quelques photos personnelles d’aspects de Lisbonne :

Entre 2 rives : la traversée du Tage/Tejo à Lisbonne vous a toujours de beaux relents de Pessoa sans Fernando…  Ici, leTejo et le pont rouge du 25 Avril ( un clone du Golden Gate de Frisco), vu de ma chambre d’hôtel favorite du Bairro Alto, quartier haut). Papillons de la serre du Jardim Botanico de Lisbonne. Ma fille et moi avons ramené une larve dans une boîte d’allumettes à Paris, relâchée au bien nommé jardin d’Acclimatation. Se douta t’elle du long voyage qu’elle fit, une fois papillon parisien devenue ?

On finit avec Fatima Lopes présentant à Paris son parfum en 2013. Elle est la seule styliste portugaise connue à l’international, depuis que la créatrice Ana Salazar a fermé boutique… Un parfum de plus pour une offrande cosmystique de plus ? Oui, mais bien rares sont les parfums portugais distribués dans le monde…

Allez, deux colonnes torsadées de style manuellin de la Pousada historique d’Obidos pour la route…

A propos de trajectoire rebondissant, il me faut bien citer celle de l’artiste la plus connue du moment, Joana Vasconcelos, qui a fait retaper et a aménagé de ses oeuvres un bon vieux ferry de ligne Lisboa-Cacilhas (d’une rive à l’autre du Tage susnommé).

Je le pris d’antan avec mes grands-parents,

puis à chaque fois que j’y vais tout seul depuis ,

pris dans la houle des travailleurs-habitants pressés

quasi-religieusement j’y ferme les yeux

respire les embruns durant

la brève traversée

Ce Ferry est le Trafaria Praia, (nom d’une plage à Cacilhas et site dédié à l’installation du Pavillon du Portugal à Venise par l’artiste), devenu grâce à elle le Pavillon du Portugal flottant à la Biennale de Venise  jusqu’au 24 novembre 2013. Jugez-en :

Il partait pour deux promenades par jour avec les visiteurs (gratuitement, au double sens du terme)

et aujourd’hui, enfin un autre jour, mes filles et leur mère, de passage en cette ville, l’ont visité.

Cette dernière a trouvé que c’était beau, mais étrange, comme une sorte d’estomac fibreux bleu et blanc, un peu tendance enfermé dedans (locked inside).

Ma fille cadette a beaucoup aimé cette étrangeté, cela ne m’étonne pas d’elle : elle tient de moi !

MAJ 080817 : petit poème de déraciné

Tu n’es pas d’ici ! Tu não es d’aqui ?

Oui et non

Pas vraiment

Enfin si

Un peu

Eou nao sou niguem.

Eou vou para nihum lugar

Je vais/ne viens de nulle part

et c’est bien ainsi.

Quand je parle dans leur langue à des Portugais, des Allemands, des Français, ils savent que je ne suis pas d’ici, de là.

Ils sentent que je le suis un peu pourtant. Cela passe par les yeux, par ces intonations et notions familières, lointainement communes.

Nuno, le marin bloqué à quai 

du Trafaria Praia

Nuno non plus n’est vraiment nulle part, pourtant il vient de là, Lisboa. Marin, Il est devenu le gardien d’un bateau qui ne circule plus.

Amarré Cais do Sodré devant un marché de souvenirs. Pas loin du food market pour gobos : O Mercado da Ribeira.

Entièrement tapissé de liège, ce bateau qui représenta le Portugal à la Biennale d’art de Venise, en 2013. Les visiteurs le prenaient, il partait sur le Grand Canal.

4 ans plus tard, ll en a un peu marre d’être amarré sur le Tage, juste après Cais do Sodré, Nuno.

Son bateau l’an passé emmenait encore des touristes naviguer. Dans un cadre inhabituel, qu’on leur faisait visiter.

Celui du Ventre de la Baleine conçu en son sein par l’artiste Joana de Vasconcelos et son team artisan dans les flancs du bateau :

Le Trafaria Praia, restauré, qui faisait jadis la liaison d’une rive à l’autre, jusqu’à l’année dernière (2017)

Le ventre du bateau est plein de pelotes de laine blanche et bleue et de lumières scintillantes, parfois obscures.

il est recouvert d’azulejos blanc et bleu représentant le Lisboa,vu du fleuve, d’aujourd’hui dans le style, selon la technique du XVIIième.

Nuno attend, Nuno attend à quai dans un bateau vide. Des passagers qui n’ont pas le droit d’entrer à bord. Donc, Nuno n’attend plus personne

Il est payé pour cela, il est le marinier fantôme, il est dessinateur de marines et bateaux, guide de bateau aussi.

Il va discuter à quai, il prend des poses, adopte des postures sur Facebook pour marquer son temps, comme nous tous.

Et son bateau (qui n’était pas le sien, il en était le gardien de troupeau immobile) vient de quitter son amarre… On ne le verra plus sur le quai de Cais do Sodre.

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Le départ du Trafaria Praia de Cais do Sodre vers son futur port d’attache. ©NunoParao

 

Bref aparté

J’attends je ne sais quoi. Rien. Je ne suis pas payé comme Nuno pour cela.

Je paie pour cela. Il fait chaud à Lisboa, jour après jour d’un bleu identique, soleil qui tape sur la calebasse, parfois le vent le soir.

je convoque le vent et le temps pour un conciliabule. Un meeting…

Toujours, pour commençer le jour, je marche vers l’église da Graça. Pas,encore tout à fait infestée par le tourisme massif dont j’entends les,avions toutes les 3 minutes, le soir comme au petit matin.

Parfois je tourne à droite en montant. Vers la plus belle vue de la ville. Un autre angle encore, mieux que celui de Graça. Celui que procure la Dame du Mont.

En haut de la rue éponyme : rua da Seniora do Monte. Puis je descends par une ruelle à droite de la placette belvédère, après la statue de la Madone du mont.

Je ne vous dirai pas où, tas de touristes déferlant ! Vous googlerez cela plus vite que votre (n)ombre….

C’est en tout cas un très bel univers qu’elle a créé, Joana Vasconcelos, avec ces pelotes de laines entrelacées couleur bleu blanc azulejo crées par des femmes artisanes d la laine portugaises.

Ce fut bien sûr un show room aussi pour le Portugal en général et sa filière de chêne-liège en particulier. Car la partie show room est tapissée de liège, ainsi que le ponton y menant. Le distingué Antonio Rios de Amorim, Chairman du Leader mondial du liège, l’entreprise portugaise éponyme ( (il serait aussi l’homme le plus riche du Portugal), l’a d’ailleurs visité lors de son inauguration et, c’est logique, a adoré…

« sentir l’odeur du liège frais flottant dans l’air »

m’a t’il raconté en juillet, après que j’eus visité (avec des collègues de la presse spécialisée vitivinicole, bouchon en liège oblige), 3 des 30 usines dans le monde de son Groupe : Amorim. Le tout emmené par Joana et Emilie, ses sémillantes attachées de presse portugaise et française.

Chairman, Corticeira Amorim

Son papa, le boss historique d’Amorim, Americo, vient de disparaître en juillet 2017.  Le Groupe s’est enrichi de 735 M€ en 2016… Pffffff !

Et les trois filles Amorim sont aujourd’hui à la barre, m’a appris début aout mon journal lisboète favori, devant un express allongé à un comptoir de petit café perdu (garanti 100 % sans touriste) dans la rue descendant de Alameda à Penha de França…

Où une magnifique vue à mes yeux inédite du Pont 25 de Abril en arrière-plan d’un terrain vague m’a subjugué, plus loin, en descendant acheter un matelas et un sommier…

Je vous en dirais plus sur mon amour du liège (avec de vrais morceaux de souvenirs d’enfance dedans) et ses merveilles éco-durables (all *story telling included)   dans mon article paraissant bientôt…

Allez, je me jette à l’eau, mais ce n’est pas grave, car, comme le liège et le bateau, je flotte.

Fluctuat nec Mergitur ! (devise de la ville de Paris, dont le blason montre un bateau) =

ll flotte, mais ne coule pas.

Remerciements : A Maria, Teresa et Jean-Pierre de L’Office de tourisme du Portugal en France, à Vitor de Visit Lisboa au Portugal :  ils m’ont aidé, en direct ou via leurs agences, à monter bien des projets d’articles au fil des ans… qui sans eux seraient tombés à l’eau !

En bonus, tous mes autres articles connexes sur la région :

Pour 7 autour du monde

Dauphins du Sado

La Costa Azul, la Côte Bleue, qui s’étend sur 180 km au sud de Lisbonne. A l’embouchure du Rio Sado vivent librement 25 grands dauphins de race rorqual auxquels nous rendons visite.

Vertigem Azul, vertige bleu en français, est une entreprise d’observation des dauphins dans leur habitat naturel : la baie de Setúbal. Pedro Narra et Marie-Joao, de formation scientifique, l’ont créée en 1998 car « ils n’avaient pas envie de travailler 8 heures par jour dans un bureau « . Plutôt sur un bateau ! Les promenades, qui durent 3 heures, avaient lieu sur un petit bateau semi-rigide. En 2007, un superbe catamaran a pris le relais. « Il permet de multiplier les points de vue à la rencontre des dauphins, explique Maria-Joao. « on peut ainsi les voir passer sous les filets entre les 2 quilles du catamaran. »

A la rencontre des dauphins

On part au moteur du port de pêche sur une mer d’huile. Il ne faut pas parler à Pedro, qui est aux commandes, jusqu’à ce qu’il trouve des dauphins. Il ne vous répond même pas ! Jumelles aux yeux, il cherche en effet pendant environ une demi-heure. Parfois, on en voit rapidement, puisqu’ils sont résidents, qu’ils habitent sur place. Parfois, il faudra une heure ou deux pour en apercevoir. Nous sommes déjà bien engagés dans l’estuaire vers le début du fleuve

Tout d’un coup, le catamaran tourne, et Pedro s’exclame « Ils sont là, à gauche ! ». Et en effet, 4 dauphins sont devant nous, à 50 mètres. Noirs, massifs, ils pèsent 450 kilos. Et sautent hors de l’eau, légers comme des plumes ! Puis replongent aussitôt. Passent d’un côté à l’autre du vaisseau. Tout le monde (une quarantaine de passagers, dont 12 enfants) court pour suivre leur mouvement. Difficile de photographier autre chose que leur nageoire dorsale car ils sont rapides comme l’éclair. Pourtant, ils montrent aussi le bout de leur mâchoire et leurs yeux aussi attendrissants que ceux de bébés. Ils aiment jouer autour du bateau. Pourtant, « il ne faut pas les approcher de trop près : même s’ils semblent familiers, presque amicaux, ils sont bel et bien sauvages. Pas la peine de chercher à leur donner du poisson à manger, ils n’en veulent pas, et heureusement ! »

On continue en suivant pendant une demi-heure d’autres groupes de 4 à 6 individus venant tourner autour de nous en un merveilleux et insaisissable ballet, comme des danseurs indociles, libres comme l’eau dans laquelle ils baignent. « On les connaît bien, poursuit Pedro. Nous  les distinguons les uns des autres grâce au découpage de leur aileron dorsal. Eux reconnaissent nos bateaux, mais peut-être pas nous ».

Comment font-ils pour survivre dans des conditions pourtant difficiles, à cause des pollutions et du trafic maritime permanent ? Les pollutions ont diminué car de nombreuses usines ont soit fermé soit amélioré la filtration de leurs rejets toxiques pour respecter les règles environnementales  devenues plus exigeantes. Mais les cargos sont toujours là, les ferries verts comme d’étranges criquets des mers imaginaires passent toutes les demi-heures. Pedro précise : « il y a 10 ans, 33 dauphins étaient là, ils ne sont plus que 25 aujourd’hui ». Selon lui, il n’y en aura plus dans 20 ans, tout comme ils ont disparu de l’estuaire du Tage, le grand fleuve de Lisbonne, à 50 kilomètres de Setubal et de l’estuaire du Sado.

La réserve naturelle du Sado vient d’ailleurs de lancer en 2009 un programme de protection et d’étude des dauphins. Mais attention, il ne faudrait pas créer un stress supplémentaire pour les delphinidés ! De nombreux écoliers, collégiens et lycéens, 2000 chaque année, ont le privilège de faire des sorties bleues avec leurs professeurs de sciences naturelles, suivies d’ateliers pendant lesquels ils approfondissent leurs connaissances sur leurs compagnons d’un jour. On rêverait de retourner à l’école là-bas !

Christophe Riedel

(Encadré 1)

Les règles d’observation

Elles sont très strictes car le bien-être et la conservation de l’espèce dépend de chacun. L’association Vertigem Azul respecte donc un code de conduite déontologique qui n’est pas toujours appliqué par les voiliers privés.

– Ne pas s’approcher trop près d’eux

– Ne pas chercher à les nourrir

– Rester au maximum rester une demi-heure près d’un groupe de dauphins.

(Encadré 2)

Les dauphins du Sado : fiche d’identité

Ce mammifère de 3,5 mètres et 450 kilos, symbole de la réserve naturelle de l’estuaire du Sado et de la région de tourisme de la Côte Bleue portugaise, est drôlement appelé Dauphin à groz nez (Bottlenose Dolphin) ou à nez de bouteille. Les pêcheurs l’appellent ainsi car il mord leurs filets de pêche ! Il vit de 40 à 45 ans. Il est de couleur grise, presque noire côté dorsal. Les femelles donnent naissance à un seul petit tous les 3 à 4 ans. La population de 25 individus diminue hélas ces dernières années. Les menaces liées à leurs conditions de vie proviennent de la pollution, la pêche, les activités de loisir nautique, encore trop peu conscientes de la fragilité de cette communauté.

Pour en savoir plus ou bâtir un exposé en classe, consulter le site très documenté de l’association :

www.vertigemazul.com

Tél. : . 00 351 265 238 000

E-mail: vertigemazul@mail.telepac.pt

(Y aller : Autoroute A2 Lisbonne Setubal)

(Encadré 3)

Ailleurs : Ou voir des dauphins en Europe

Dans l’estuaire du Sado se trouve la seule population estuarienne résidente au Portugal. Il y en a très peu d’autres en Europe : une en Irlande, à Shannon estuary, sur la côte ouest. Une autre au nord-est de l’Ecosse, à Moryfarth. Par contre, hors estuaires, il y a d’autres populations non résidentes, le long de nombreuses côtes.  entre autres, en Espagne, en Galicie (Ponte Vedras), à Tarifa et tout au long de la Méditerranée : En France, à Porquerolles, en Sardaigne, en Italie, à Madère ou aux Açores…

(Fin 7 autour du monde)

Le temps du voyage

(Première double)

La nature dans la région de Lisbonne

Lisbonne est belle, sa réputation n’est plus à faire. On sait moins qu’un détour dans sa région réserve bien des surprises aux amoureux de la nature. Car deux importants estuaires en font partie : ceux des fleuves Tejo à Lisbonne et Sado à Setubal , où vit une colonie de 25 dauphins ! Nous vous présentons aussi Berlenga, un archipel préservé. Voici un dossier complet et pratique.

Le vaste estuaire face à la zone orientale de Lisbonne est appellé « Mar da Palha » : mer de paille. Ce site classé réserve naturelle pour la protection des oiseaux aquatiques, au nord d’Alcochete, est la zone humide la plus dense du pays et l’une des dix plus importantes d’Europe. A voir : tout ce que les zones humides engendrent en termes de vie sauvage et de relatif équilibre écologique : on est quand même près d’un gros port). A découvrir plutôt en période basse et humide : hiver et printemps.

L’estuaire du Tage en speedboat

Une belle découverte consiste à remonter l’estuaire du Tejo en bateau speedboat sur 50 kilomètres pour une promenade de 2 heures. L’embarcadère se situe dans le quartier lisboète d’Alcantara, non loin du plus ancien des 2 ponts de Lisbonne, celui du 25 Avril : un gigantesque pont rouge métallique conçu par l’architecte du Golden Gate de San Franscisco. Une fois muni d’un gilet de sauvetage, assis à califourchon sur un boudin, les canots aux moteurs puissants démarrent, longeant d’abord Lisbonne et ses sites historiques. Un bonheur de glisse estivale, sans être éclaboussé pour autant. On passe devant la Praça do Comercio (prolongement de la plus fameuse place de la ville : celle du Rossio). Puis le long du port et de ses docks multicolores. Les lagunes longées plus tard sur votre droite, permettent de voir mille et une créatures sur échasses. A chaque fois qu’on s’arrête, silence et observation, en une sorte de recueillement !

A gauche du Tage, des terrains fluviaux où sont élevés taureaux et chevaux pour les corridas portugaises (sans mise à mort, enfin pas dans l’arène). Aux périodes migratoires, l’estuaire peut accueillir 120 000 oiseaux. Des avocettes, qui forment une véritable concentration (20 % de la population d’Europe occidentale), des garces, des bancs de flamants roses… Mais peu l’été, plutôt en hiver et au printemps. Brève halte auprès d’un ancien palais (en ruine) du Marquis de Pombal, qui est l’équivalent portugais, un siècle plus tôt, du parisien Baron Haussmann : il a reconstruit Lisbonne après le tremblement de terre de 1755. Nous voici au point d’arrivée de l’excursion en bateau :

Bienvenue à Escaroupim plage

Cette plage fluviale très joliment perdue est repérable sur une carte de la région de Lisbonne. Quelques pêcheurs immobiles, une nuée enfants très mobiles y courant et plongent sans fin. Escaroupim est aussi le nom du bon petit restaurant sur pilotis de spécialités régionales et fluviales concoctées par de maternels gros bras en cuisine : anguilles, riz à la morue (bacalhau) ou au canard (pato)… En toile de fond, le Tage, des centaines d’oiseaux piaillant sur autant de saules pleureurs.

En dessert, un buffet de douceurs conventuelles typiquement portugaises (à base de jaunes d’oeufs, dont les religieuses ne savaient que faire après avoir empesé leurs cols avec les blancs) et d’amande. Ensuite, café nonchalant sur la véranda face à l’une des innombrables îles aux oiseaux. En repartant, s’il fait trop chaud, on a plus qu’à se tremper les pieds, voire le corps entier, à faire escale sur la petite plage fluviale située près d’ici (de l’autre côté du Tage) avant de revenir vers Lisboa.

A chacun son rythme…

Une autre façon d’observer quelques-uns des oiseaux passant l’hiver ici est de suivre les parcours pédestres permettant de surprendre d’élégants flamants roses prenant leur envol. Cette ode à la lenteur, façon slow tourisme, c’est tout le contraire du bateau rapide ! Par ailleurs, quand on circule en voiture en revenant du Sud (de Setubal) vers Lisbonne, le nouveau pont Vasco da Gama (construit en 1998 en hommage architectural aux voiles des navigateurs glorieux) enjambe une partie de la zone lagunaire : des bancs de flamands sont visibles avant la traversée du fleuve.

Si l’observation des oiseaux est une de vos passions, dans un rayon de 50 km vous attend la réserve naturelle du marais de Boquilobo. Egalement sur le Tage, elle héberge la plus grande colonie de hérons de la péninsule Ibérique. A ce titre, elle est classée par le Réseau des Réserves de la Biosphère par l’UNESCO. A découvrir jusqu’à avril.

Trompeuses Tropiques : Arrábida

Pour profiter d’une enceinte de végétation méditerranéenne, allez au sud de Lisbonne jusqu’au Parc Naturel de la forêt « Serra da Arrábida ». En bas de cette agréable pinède, qui fait penser à Menton ou à la côte italienne, se trouve une côte de plages de rêve comme Portinho d’Arrabida et ses voisines. Elles vous permettront de déguster une mer turquoise à l’aspect tropical trompeur… car la mer est froide !

Un peu plus loin, vous voilà arrivés à Setubal, ville de pêche et de conserveries de poisson située face à la Réserve Naturelle de l’estuaire du Sado, second fleuve portugais après le Tage. Elle compte également une grande diversité d’oiseaux. Et présente une autre attraction non volante, mais de taille (450 kilos) : des dauphins rorqual (ceux de la série Flipper le dauphin) venant jouer près de votre bateau… une fois que le conducteur les a repérés (voir page suivante).

Les Cigognes de Comporta

En Alentejo, au Sud de Lisbonne, les cigognes sont très souvent présentes, installées sur des clochers, des toits et même en haut des pylônes électriques. En particulier à Comporta, un village alentejan situé à 40 kilomètres de Sétubal. « Dans mon enfance », se souvient Fernando, guide de l’office du tourisme de Sétubal, « j’en voyais partout dans les villages, mais elles avaient peut-être trop de mal à se nourrir. Aujourd’hui, on en voit surtout la campagne et le long des routes. »

A quelques kilomètres de là, randonnez sur la colline de la Serra do Louro, en passant par son moulin. De promenades à dos d’âne sont possibles.

Carnet d’adresses

www.visitlisboa.com

(cliquer sur «  Lisbonne région »)

Le Tage en speedboat

Water EXperiences

www.waterx.co.pt

Tél 00 351 918 500 262

Mail : waterxbookings@netcabo.pt

Restaurant Escaroupim

Tel. : 00 351 263 107 332

La Côte bleue

www.costa-azul.rts.pt

(encadré)

Le restaurant Champanheria

Située sur la principale avenue de Setubal, tenu par un ex-ingénieur reconverti en cuisine pour le meilleur avec sa femme brésilienne, Rosemary, cette « champagnerie » revisite la tradition d’une façon très créative et copieuse, autour d’un menu comptant 5 ou 10 entrées de tapas délicieux et inventifs. Exemple : l’huître gratinée ou bien nature, mais servie chaude avec un jus de fruits de la passion. Ou encore pomme au four fourrée saucisse, vol-au-vent de gambas au muscat (moscatel) de Setúbal… Commandez les yeux fermés : tout est exquis, y compris la sangria blanche au vin pétillant local. Le patron, très volubile, parle un peu français.

www.champanheria.pt (tél. 265 220 996

Av Luisa Todi, 414

(Deuxième double page de l’article)

Dauphins du Sado, dinosaures de Lourinho, archipel de Berlenga

La Costa Azul, la Côte Bleue, qui s’étend sur 180 km au sud de Lisbonne, est, contrairement aux côtes de l’Algarve, ignorée des circuits touristiques. A l’embouchure du Rio Sado vivent librement 25 grands dauphins de race rorqual auxquels nous rendons visite.

Vertigem Azul, vertige bleu en français, est une entreprise d’observation des dauphins dans leur habitat naturel : la baie de Setúbal. Pedro Narra et Marie-Joao, de formation scientifique, l’ont créée en 1998 car « ils n’avaient pas envie de travailler 8 heures par jour dans un bureau « . Plutôt sur un bateau ! Les promenades, qui durent 3 heures, avaient lieu sur un petit bateau semi-rigide. En 2007, un superbe catamaran a pris le relais. « Il permet de multiplier les points de vue à la rencontre des dauphins, explique Maria-Joao. « on peut ainsi les voir passer sous les filets entre les 2 quilles du catamaran. »

A la rencontre des dauphins

On part au moteur du port de pêche sur une mer d’huile. Il ne faut pas parler à Pedro, qui est aux commandes, jusqu’à ce qu’il trouve des dauphins. Il ne vous répond même pas ! Jumelles aux yeux, il cherche en effet pendant environ une demi-heure. Parfois, on en voit rapidement, puisqu’ils sont résidents, qu’ils habitent sur place. Parfois, il faudra une heure ou deux pour en apercevoir. Nous sommes déjà bien engagés dans l’estuaire vers le début du fleuve

Tout d’un coup, le catamaran tourne, et Pedro s’exclame« Ils sont là, à gauche ! ». Et en effet, 4 dauphins sont devant nous, à 50 mètres. Noirs, massifs, ils pèsent 450 kilos. Et sautent hors de l’eau, légers comme des plumes ! Puis replongent aussitôt. Passent d’un côté à l’autre du vaisseau.

Tout le monde (une quarantaine de passagers, dont 12 enfants) court pour suivre leur mouvement. Difficile de photographier autre chose que leur nageoire dorsale car ils sont rapides comme l’éclair.

Pourtant, ils montrent aussi le bout de leur mâchoire et leurs yeux aussi attendrissants que ceux de bébés. Ils aiment jouer autour du bateau. Pourtant, « il ne faut pas les approcher de trop près : même s’ils semblent familiers, presque amicaux, ils sont bel et bien sauvages. Pas la peine de chercher à leur donner du poisson à manger, ils n’en veulent pas, et heureusement ! »

On continue en suivant pendant une demi-heure d’autres groupes de 4 à 6 individus venant tourner autour de nous en un merveilleux et insaisissable ballet, comme des danseurs indociles, libres comme l’eau dans laquelle ils baignent. « On les connaît bien, poursuit Pedro. Nous  les distinguons les uns des autres grâce au découpage de leur aileron dorsal. Eux reconnaissent nos bateaux, mais peut-être pas nous ».

Comment font-ils pour survivre dans des conditions pourtant difficiles, à cause des pollutions et du trafic maritime permanent ? Les pollutions ont diminué car de nombreuses usines ont soit fermé soit amélioré la filtration de leurs rejets toxiques pour respecter les règles environnementales  devenues plus exigeantes.

Mais les cargos sont toujours là, les ferries verts comme d’étranges criquets des mers imaginaires passent toutes les demi-heures. Pedro précise : « il y a 10 ans, 33 dauphins étaient là, ils ne sont plus que 25 aujourd’hui ». Selon lui, il n’y en aura plus dans 20 ans, tout comme ils ont disparus de l’estuaire du Tage, le grand fleuve de Lisbonne, à 50 kilomètres de Setubal et l’estuaire du Sado.

La réserve naturelle du Sado vient d’ailleurs de lancer en 2009 un programme de protection et d’étude des dauphins. Mais attention, il ne faudrait pas créer un stress supplémentaire pour les delphinidés !

De nombreux écoliers, collégiens et lycéens, 2000 chaque année, ont le privilège de faire des sorties bleues avec leurs professeurs de sciences naturelles, suivies d’ateliers pendant lesquels ils approfondissent leurs connaissances sur leurs compagnons d’un jour. On rêverait de retourner à l’école là-bas !

 

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24 heures à Berlenga : un archipel mystique

Côte Ouest, 80 kilomètres de Lisbonne. Accessible de mai à septembre, la réserve naturelle de l’archipel de Berlenga est située à 11 kilomètres de mer en face de la ville de Peniche. Pour préserver l’écosystème, pas plus de 300 visiteurs par jour !

 

« Cette île est mystique » dit un jeune homme croisé là-bas. Accessible de mai à septembre à partir de Peniche en 45 minutes de bateau parfois agité à l’aller (car face mer). Un conseil : passez 24 heures sur place, le temps de s’imprégner de la force tranquille des lieux. Le bateau vous laisse au village des pêcheurs. On  peut camper ou passer la nuit dans le cadre quasi-monastique d’une forteresse du seizième siècle, le fort Sao Joao Baptista.

Ce logement spartiate vous mène hors du temps. Une fois que vous avez pris vos quartiers, hélez un pêcheur au pied du fort pour visiter les grottes qui traversent l’île de part en part. Puis montez en fin de journée le long des escaliers dans la falaise. En haut, c’est le royaume des oiseaux au soleil couchant, partez à gauche jusqu’au bout de l’île ou à droite vers le phare. C’est désert, solitude pleine comme rarement. Redescendez boire un verre au village des pêcheurs, puis mangez au fort dans une atmosphère de pension familiale. Le nuit, la mer vous bercera.

Le lendemain matin, nouvelle promenade du côté que vous n’aurez pas exploré la veille, déjeuner de poissons grillés au village des pêcheurs chez Marisol : un loup, un mérou, ou encore de bonnes sardines riches en magnésium. Si le corps vous en dit, faites une plongée dans les eaux cristallines. Puis retour en bateau vers Peniche sur le Julius, cette fois-ci au calme.

Une fois à terre, pour rester en mer, remettez donc le couvert chez Estelas, le restaurant le plus récompensé. Suggestion : une caldeirada (bouillabaisse) à la lotte (tamburil), servie avec son foie. Exquis et rare comme Berlenga…

Carnet d’adresses à Berlenga

Bateau Julius (conduit et construit par Julio)

www.julius-berlenga.com.pt/

Où loger ?

• Dans la zone de camping

• Au Fort S. Joao Baptiste, 20 chambres :

Réservations Tél. 00 351 91263 14 26

berlengareservasforte@gmail.com

Chambres de 20 à 27 euros, Celles côté mer sont petites, mais taillées dans l’Histoire. Les meilleures sont numérotées de 1 à 4.

• Pour plus de confort

à l’hotel-Restaurant Mar e Sol, 5 chambres

www.restaurantemaresol.com

Site de la région de tourisme ouest de Lisbonne (Oeste)

www.rt-oeste.pt

 

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(Encadré)

La route des dinosaures de Lourinha

La région de Lourinhã, tout près de l’Atlantique, où encore aujourd’hui on peut se promener sur les plages de sable entourées de spectaculaires falaises, était appréciée par des dinosaures qui peuplèrent la Terre au Jurassique Supérieur. Venez découvrir cette histoire au musée de Lourinhã.

I y a 150 millions d’années, la région Oeste était un grand bassin près de la mer avec beaucoup d’eau et de végétation : endroit idéal pour les dinosaures. C’est ainsi qu’est arrivée jusqu’à nous une concentration de 180 œufs fossilisés, le plus grand nid au monde, le seul avec des embryons. Une vraie rareté. L’histoire est racontée par les guides au Musée municipal de Lourinhã, la ville qui donna le nom à l’espèce identifiée ici :  le Lourinhanosaurus. On peut visiter la région avec un guide pour interpréter les empreintes visibles sur de nombreuses roches.

Le musée de Lourinhã a reconstitué des œufs pour le bonheur des enfants. Il est surtout reconnu pour sa collection de paléontologie et possède un des plus grands laboratoires de préparation de fossiles, un atelier et organise chaque année un concours international d’illustration de dinosaures.

D’ailleurs, ils sont débordés par les demandes de stage d’étudiants pour l’été, ce qui ne vous empêche pas vos enfants étudiants de tenter leur chance en postulant. La Mairie et le Musée de Lourinhã organisent des circuits guidés avec réservation préalable.

Mairie de Lourinhã:

Tel. + 351261 410100

mail :geral@cm-lourinha.pt

Musée de Lourinhã :

Tel. + 351261 414 003

Mail museulourinha@mail.telepac.pt.

Encadré

Ou voir des dauphins en Europe ?

Dans l’estuaire du Sado se trouve la seule population estuarienne résidente au Portugal. Il y en a très peu d’autres en Europe : une en Irlande, à Shannon estuary, sur la côte ouest, et une autre au nord-est de l’Ecosse, à Moryfarth. Par contre, hors estuaires, il y a d’autres populations non résidentes, le long de nombreuses côtes.  entre autres, en Espagne, en Galicie (Ponte Vedras), à Tarifa et tout au long de la Méditerranée : En France, à Porquerolles, en Sardaigne, en Italie, à Madère ou aux Açores…

 

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Encore un mien beau développement textuel ici,

comme autant de variations sur un thème donné :

Les Cigognes de Comporta

En Alentejo, au Sud de Lisbonne, des cigognes sont très souvent présentes, isntallées sur des clochers, des toits et même en haut des pylônes électriques. En particulier à Comporta, un village alentejan, à 40 kilomètres de Sétubal. « Dans mon enfance », se souvient Fernando,  guide de l’office du tourisme de Sétubal, « j’en voyais partout, mais elles avaient trop de mal à se nourrir. Aujourd’hui, on en voit plus que dans des villages et à la campagne.

A quelques kilomètres de là, randonnez à pied sur la colline de la Serra do Louro, en passant par son moulin. Des promenades  à dos d’âne sont aussi possibles.

Le centre de Setúbal compte de nombreux restaurants de pêcheurs de qualité où l’on peut déguster des huîtres  de la variété des « portugaises » , des sardines ou encore des rougets grillés, ex-libris gastronomique de ce port de pêche, avec les soles ou les Percebes ; pouce-pied. D’étranges coquillages très savoureux qui semblent avoir été corsetés en tube par le styliste Jean-Paul Gautier ! La nature est décidément la plus fantaisiste des créatrices…

Berlenga, petit archipel tout de granite rose vêtu, est à 45 minutes de bateau de Peniche. On part en longeant la côte, connue pour ses curieuses formations rocheuses sculptées par la mer, le temps et le vent. Jusqu’au cap Carvoeiro, dominé, face à la falaise, par un étrange promontoire appelé le « vaisseau des corbeaux » (Nau dos corvos).

C’est aussi le nom du beau et bon restaurant design qui se trouve en haut de la falaise, tenu par le fils de la cuisinière d’un non moins bon restaurant de Peniche, Estelas, aux succulentes spécialités de poissons et bouillabaisse (Caldeirada). Le fils formé à bonne école culinaire innove de son côté par une présentation et des alliances de saveurs plus nouvelle cuisine.

Mais revenons au bateau qui nous mène au micro-archipel. On aperçoit à 6 miles de là le profil de l’archipel des Berlengas nappé de mystère et sans brume aujourd’hui. Un endroit unique en raison de ses eaux transparentes, de son fond marin, de ses innombrables oiseaux venant nidifier en paix. Un sentier parcourt toute l’île sur 1500 mètres de long et 700 de large.

Magique comme un instant de plénitude au coucher du soleil. Ou comme la traversée d’une des grottes en bateau ou en kayak. Furado Grande, est la la plus impressionnante. Elle traverse l’île d’une côte à l’autre, par un tunnel naturel de 70 mètres de longueur et de 20 de hauteur.

À son extrémité opposée, une crique comportant la « Cavité du Rêve » et du « Percé Petit, où le bateau n’entre pas. Les clubs de plongée permettent aux adeptes que vous êtes peut-être d’explorer de nombreuses autres grottes dont les accès sont submergés. Un paradis sous-marin et sur terre…

Cette île, la plus grande du pays et sa seule réserve naturelle marine avec 1000 hectares aquatiques et 80 à terre est le principal lieu de nidification d’oiseaux maritimes comme la mouette à aile foncée, la mouette argentée, le corbeau marin à crête… L’île principale dégage une force insulaire tranquille à découvrir sur ses sentiers le matin ou au crépuscule, entre ricanements des mouettes et autres oiseaux qu’on dérange parfois quand ils protègent leurs petits.

En arrivant en bateau, on découvre le village des pêcheurs, avant de monter pour découvrir les 2 côtés de l’île. On peut ensuite redescendre jusqu’au fort. Une demi- douzaine de pêcheurs y vivent à l’année, pas plus, car l’hiver, les conditions météo sont rudes, les tempêtes puissantes à la mesure de l’Atlantique.

Un pêcheur enthousiaste certifie qu’ici le poisson n’a pas la même saveur car « ils viennent manger les coquillages sur les rochers », dit-il en les mimant avec une moue lippue, » ils sont mieux nourris ici, donc meilleurs et moi, je peux les vendre plus cher. » La dorade ou le mérou qu’on sert à dîner le soir venu sont en effet très goûtus, mijotés à la casserole avec tomates, oignons, pommes de terre et quantité de tranches de pain mariné…

L’île principale comporte un phare, propriété de l’armée et un fort pentagonal spectaculaire, variante locale du fort Boyard français. Construit en 1502 par un roi portugais pour résister aux pirates et aux Espagnols.

Qui l’occupèrent bien sûr chacun à leur tour, avant d’en être expulsés par plus fort qu’eux, et ainsi de suite. Il a ensuite été tour à tour un monastère, une prison, puis une demeure historique de luxe (où les parents d’un Français croisé avaient d’ailleurs fêté leur voyage de noces).

Après la révolution portugaise dite des oeillets (car elle fut pacifique) de 1974, l’endroit fut transformé en une auberge démocratique par « L’association des amis de Berlenga », qui compte 60 membres. Julio, conducteur du bateau Julius qui vous amènera de Péniche, en est d’ailleurs l’un des membres fondateurs.

Ce fort et son hospitalité pas piquée des vers méritent une étape d’une nuit pour s’imprégner de l’atmosphère particulière, la mer venant battre les rochers en contrebas, vous rappellera le temps des grandes découvertes effectuées par le navigateur portugais Vasco da Gama.

D’ailleurs, l’homme qui tient ce fort auberge et y sert de bons petits plats et de délicieux cafés s’appelle Vasco :  blond aux yeux bleus, mélange entre celte et portugais, il ressemble à un fier navigateur !

Le soir, les familles mangent dans la grande salle les plats commandés aux jeunes filles travaillant en cuisine pour la saison estivale. Bonne atmosphère de casa familiale, confort sommaire, chambres spartiates ou plutôt militaires mais qu’importe ! le cadre trop beau fait tout passer : on ne dort pas tous les jours dans un fort du seizième siècle sans le payer à prix d’or.

Or, ici, le logement et la pension sont bon marché, ce qui permet à des familles d’y rester quelques jours. Les enfants jouent aux soldats et aux pirates sur les remparts et courent le long des murailles, les adolescents jouent dans la cour à un antique baby foot dont les joueurs vernis à la peinture écaillée sont comme les soldats d’une armée mise en déroute par les siècles.

Le site est excellent pour ceux qui cherchent le calme avec, à minuit,une vue sur la mer fantasmagorique de la fenêtre, surtout les nuits de pleine lune. Mais attention, une clientèle d’habitués, dont certains viennent depuis 30 ans, réserve d’une année sur l’autre, donc mieux vaut le faire de bonne heure !

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Encadré 7 autour du Monde

Vertigem Azul respecte un code de conduite déontologique qui n’est pas toujours appliqué par les voiliers privés.

Praia do Meco, la dernière plage de la longue Costa da Caparica, Portinho de Arrabida, Praia de Galapos… La fin du parcours se déroule près de la Costa da Arrábida, au long de magnifiques plages qui offrent une beauté bleue digne des Caraïbes.

À côté, la Sierra (forêt) de Arrábida, zone protégée, et un beau couvent blanc ou John Malkovitch a tourné Le couvent, un film avec Catherine Deneuve et Manoel De oliveira.

 

A 10 minutes de Sesimbra, vous pourrez prendre le Ferry à Setubal et découvrir la Péninsule de Troia, d’où l’on peut apercevoir au loin de couvent de l’Arrábida, superbement encadré par le paysage alentour.

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Portugal, Ecotourisme

Les dauphins du Sado

La région de Lisbonne compte deux estuaires : celui du Tage, à Lisbonne, est le plus fameux. Le second est celui du Sado, à 80 kilomètres de la capitale, face à la ville de Setubal, l’un des plus importants ports de pêche du pays. C’est ici que vit la seule population de dauphins résidente en estuaire du Portugal et l’une des rares restantes d’Europe (les autres se trouvent en Galicie espagnole, à Tarifa, en Ecosse et en Irlande.

Ceux du Sado offrent l’avantage d’être visibles assez facilement toute l’année lors d’une sortie en catamaran de 2 heures avec Vertigem Azul. Cette association d’observation créée en 1998 par des scientifiques « qui ne voulaient pas passer 8 heures par jour dans un bureau » respecte un code de conduite déontologique « ecoamical» qui n’est hélas pas toujours appliqué par les voiliers privés. Et sait reconnaître chacun des 25 grands dauphins rorquals grâce aux particularités du découpage de leur aileron dorsal.

Départ. Après une trentaine de minutes de mer et de recherches à la jumelle, en voilà un groupe de 5 à bâbord. De même race que ceux du feuilleton « Flipper » ! On s’approche d’eux, ça y est, ils disent bonjour à leur façon exubérante, en plongeant et réapparaissant de part et d’autre du bateau, visibles aussi sous les filets du catamaran. Les 40 personnes embarquées tentent de saisir au bond l’animal entier, pas évident du tout ! On continue, et on suit pendant une demi-heure (pas plus, pour ne pas les lasser, charte d’approche oblige) d’autres groupes de 4 à 6 individus venant tourner en un insaisissable ballet de danseurs indociles, libres comme l’eau dans laquelle ils baignent.

Un cadeau de Noël sans pareil sans pareil pour les enfants de tous âges. Une fois de retour à Setubal, vous pouvez prolonger le plaisir en mangeant à terre d’autres fruits de mer ou encore du Choco frito, des bâtonnets de calamar frit fort copieux !

Le site très documenté de l’association :

www.vertigemazul.com

Tél. :  00 351 265 238001

E-mail: vertigemazul@mail.telepac.pt

(Y aller : Autoroute A2 Lisbonne Setubal)

Un restaurant sortant de l’ordinaire : Champanheria

Facile à trouver (sur la principale avenue de la ville), cette Champagnerie revisite la tradition locale de façon créative et copieuse, autour d’un menu à 5 ou 10 entrées ! Exemple : l’huître nature, gratinée voire servie tiède avec un jus de fruits de la passion. Ou encore une pomme au four fourrée saucisse, un vol-au-vent de gambas au muscat de Setúbal… Commandez les yeux fermés : tout est exquis.

Av Luisa Todi, 414 www.champanheria.pt

 

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Office du Tourisme Portugais

Tél. : 01 56 88 30 80

www.portugal-icep.fr

5 réflexions sur “Lisbonne nature : 2 estuaires, 25 dauphins, bien d’autres merveilles

  1. Bonjour,
    Pouvez-vous me transmettre le contact de Pedro le scientifique qui propose des sorties en catamaran dans l’estuaire de Sado avec les dauphins et baignade s’il vous plait?

    Merci
    Maeva

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  2. A reblogué ceci sur Parallèles Potentielset a ajouté:

    10 ans de voyages porto-lusitaniens
    Bourlinguer de Lisbonne vers Lisboa
    de Péniche vers les iles Berlengas
    balloté par la vie comme un berlingot
    d’azur se rêvant d’or
    (et vice versa)

    Et une histoire en plus : celle des origines. Un temps que les moins de 2000 ans ne peuvent pas connaître ! https://centrefrancoportugais.com/2017/10/08/les-lusitaniens-netaient-peut-etre-pas-nos-ancetres-directs/

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