De l’auteur en Don Quixote (ou Don Quichochotte) des pots d’échappement moulinants.
Le spectateur du monde spectaculaire que je suis, comme nous tous, celui qui ne dit rien en public lors d’esclandres, celui qui se tait en métro pour ne pas risquer de se prendre un mauvais coup inutile, quand il est d’humeur, se métamorphose en Don Quixote des pots d’échappement moulinants. C’est-à-dire ?
Forçant les conducteurs de voitures de passage stationnantprès de chez lui à couper leur moteur à l’arrêt.
C’est plus fort que lui, quand il passe près d’une voiture au moteur ronronnant et pot catastrophique dégoulinant de CO2 trop visible, c’est avec force gesticulations, mimiques méprisantes (certainement assez comiques) qu’il s’en prend à eux, après une première approche polie et glacée qui ne donne rien :
« Vous voulez bien couper votre moteur svp pendant que vous êtes garé ? »
Dérisoire moulin pourfendu que celui-là ? Au moins ai-je l’impression d’agir pour la planète à mon micro-échelon de nano-humano-particule, quitte à m’agiter en vain. ils comprennent fort peu souvent, les conducteurs, quand je fais signe de couper le contact en mimant la clé qu’on tourne d’un demi-tour, et obtempèrent encore moins, les noms d’oiseaux ne tardant pas.
C’est que conducteur humain est trop souvent espèce au double bulbe rachidien catalytique:Il tolère mal la remise en cause de sa station assise en huis clos bagnolesque…
Incrédule, il envoie paître le mouton écolo-urbain court sur pattes qui l’apostrophe, lui enjoint de faire silence, de cesser de vaporiser de sa puanteur à moteur les 3 mètres aux alentours pour rien. Le bobopièton ou vélibeur d’opérette urbaine qui rêverait d’entuber, au sens clinique du terme, le conducteur en prise directe avec son pot… pour qu’il ne perde pas de vue les mérites d’un moteur coupé à l’arrêt, pendant qu’il téléphone sans fin…
Derrière un scooter, ou plutôt dix, en vélib, ce n’est pas mal non plus, mais là, pas moyen de leur faire couper contact ! Même Le Don Quichotte urbain des pots d’échappement échoppe, renonce, se tait enfin.
Il paraît que couper son moteur représente une économie de pollution si l’on reste plus de deux minutes. Sinon, rallumer pollue plus que l’extinction à moins de deux minutes, m’avait confié à ma demande une scientifique experte du GIEC. Que le monde aille à sa perte ou à son renouveau, mais svp à moteur éteint quand il ne sert à rien : débat ouvert, donc. Alors, l’auteur en Don Quichochotte refusant l’inutile gazage urbain sans fin comme on pourfend moulin ?
Soyons fous, temps qu’on y est, soyons dictatorial contre le CO2… Avant de faire un grand battage autour de VelibLand à Paris et ses 35 millions de trajets en 2013 (dont le site dédié d’autopromotion se felicite), peut-être eut-il fallu :
– Interdire Paris aux motorisations trop croulantes, par exemples antérieures à 2000, même 95. Créer un péage pour les camions, les diesel puants de pauvres et les les 4/4 enrichis pour mâles dominants non castrés…
Non, rien de tout cela, gloire au Velib à l’aveuglette, avec tous les risques qu’on imagine à l’horizon de 40 ans d’utilisation. Déjà, une cohorte d’étude scientifique à 10 ans sera amusante.
En attendant, plutôt que rien, j’en consomme aussi du Velib, et accumule les bonus V Plus en remontant des vélib sur mes hauteurs (15 mn de bonus par remontée, j’en suis à 2275 minutes).
Il paraît que quelqu’un a utilisé les siens pour aller jusqu’à Trouville ou le Mont Saint Michel à Vélib (selon les versions de cette légende urbaine à deux roues et fondement réel). Un forum indique que ce fut vers Le Havre. Avec départ sur un tanker vers New York ou Shanghai ? Le Don Quixote du Vélib, personnage de la galerie des Nouvelles mythologies parisiennes que j’écrirai bientôt, naquit ce jour-là…
oncrètement, qui pourra calculer les effets conjugués d’une seule accélération de 15 scooters et motos à la queue leu leu, serrés le long des bagnoles et camions à moteurs datant de 1990, le tout bien tassés devant vous ? Et l’absorption en bonus du total des gaz émis pendant ce même feu rouge sur un grand boulevard ou une peite rue du Marais bien tassée en moteurs ?
On ne peut pas faire comme si cela était anodin, éluder la question, non ? C’est pourtant ce qui est fait. C’est juste un Happyland jeuniste urbain, comme approche. car reprenez les mêmes vélibeurs 25 ans après, dont moi. Eh bien je serais curieux de voir les premières études de cohortes médicales sur 30 000 à ce sujet vers 2020, puis 2030, puis en fin de génération des vélibeurs d’une vie…
Evidemment, on ne pourra pas faire la part des choses; ou plutôt des proportions de nocivité relevant des trajets à pied, en véhicule ou à vélo, ou autres transports communs… Peu à peu je roule vers ce qui m’inspire :
Pics polluants & challenge Velib+ ? La combinaison spatiale et spéciale, voire spécieuse, gagnante. Néfastement gagnante… Faut-il rappeler que la vie est faite d’injonctions contradictoires ? Vous reprendrez bien quelques particules fines, ma chair ? Or donc, en termes d’injonctions contradictoires, amusons nous un peu avec ces 2 invitations antinomiques…
Tenez, l weekend dernier, j’avais envie vague de me défouler
en remontant mon pain sur la pente du square Bolivar
j’ai donc avisé un pauvre connard
à pot d’échappement fulminant
tandis qu’il téléphonait
depuis 10 minutes
(l’avais vu aller
retour)
un pauvre quidam acculturé quelconque
à monospace immatriculé 69
en l’occurence
lu ai dit en remontant de l’éteindre
d’un geste de la main quart de tour sur clé
de le couper
Ni une n deux, ‘imbécile semi-barbu sort de son
suppositoire ergonomique
pardon, habitacle
et dit :
Ouah, comment tu me parles ?
Je vous ai juste dit éteignez votre moteur à l’arrêt svp
et il me dit
t’as de la chance que je te frappe pas.
Je rétorque, yeux dans les yeux, tant qu’à faire
puisque qu’ayant 1000 fois vécu
que ce ver de terre:
Pauvre imbécile,
que savez-vous parler sinon votre langage fruste
de coups menaçants ?
il me jauge, laise tomber les mandales
puisqu’on est à paname
et lâche un pauvre pédé !
C’est tout ce que ce QI de
glace Haagen chiaas
est fichu de tirer
de son esprit
NiveauMacDo
Je réponds :
J’ai deux filles
en me barrant
à pas lents
dignes,
mais coeur tremblant :
j’ai encore failli me faire latter , ou buter,
par un misérable imbécile à moteur :
masochiste, je frissonne en remontant
ma baguette sous le bras
la queue entre les gambettes
de libellules
qui sont miennes,
ne me déplaise.
Certains sont morts
pour moins que ça…
Mais détendons l’atmosphère avec cette cerise connexe
sur le gâteau du bâtisseur de la Station balnéaire de la Grande Motte, Jean Balladur :
«…Je leur parlais, par exemple, des problèmes de conscience que me
posait le choix de la hauteur d’une bordure de trottoir.
– Il ne s’agit pas seulement, leur dis-je, d’un problème technique. La
hauteur dont nous allons décider porte un jugement moral sur la nature
humaine. Ou bien, disciples de Jean-Jacques Rousseau, nous faisons
confiance à la bonté naturelle des automobilistes, nos semblables,
et nous choisissons une bordure de faible hauteur, 9 centimètres par
exemple, dans le but de ne pas détruire l’unité de l’espace public en
coupant la chaussée du trottoir. Mais nous parions que l’automobiliste
respectera cette faible séparation et qu’il ne la franchira pas.
Ou bien, convaincus de la perversion des humains depuis la chute
d’Adam, nous mettrons en place une bordure haute de 30 centimètres
qui empêchera physiquement les automobilistes de monter sur les
trottoirs et d’empiéter sur les lieux tranquilles de la promenade des
enfants, des mamans et des vieillards.
Ils étaient médusés. Mais ils ne riaient pas. Nul ne veut que ses
décisions témoignent du mépris de ses semblables Nous choisîmes
donc des bordures de 9 centimètres. Hélas ! L’avenir nous fit voir que
nos semblables étaient bel et bien pervertis. Par la suite, il devint vite
nécessaire de compléter les bordures basses par des obstacles, les S en
béton que l’on voit aujourd’hui alignés tout au long des rues.»
Extrait du livre
« La Grande Motte – L’architecture en fête ou
la naissance d’une ville » de Jean Balladur.
L’homme, un temps élève de Sartre, avait fine plume et pensée claire, non ?
Bonjour,
bravo et merci pour ce courage d’aller voir les conducteurs et de demander à ce qu’ils coupent le contact du moteur.
Cela fait des années que je le fais dans les entreprises, auprès des chauffeurs, prévention, information, affiches, fly, rien ni fait.
Petite précision j’utilise pour ce faire mon personnage de clown ce qui relativise l’agressivité des lobotomisés concernés.
Mais je vois qu’au bout de tant d’année rien ni fait. Cela n’intéresse ni les médias, ni les irresponsables politiques jusqu’à ce jour, aussi nous avons décidé de changer de communication face à cette problématique criminelle et avons réalisé un premier court métrage qui met en « scène » un transporteur subventionné par le conseil général de la Côte d’Or et signataire de la « charte d’engagements volontaires de réduction des émissions de CO2 », à destination des professionnels du transport.
J »espère que cela vous plaira de savoir que vous n’êtes pas seul à vous battre désespérément et que l’on peut agir.
Voici le lien pour la vidéo
Encore bravo et merci et faîtes très attention à vous. Ils sont graves.
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Bonjour cher clown sans double pot
vous qui pouvez vous échapper
grâce à votre clownesque posture
Merci pour votre soutien dans cet exercice
sur la corde raide de l’intention
qui me vaut bien des déboires
mais je continuerai !
quand je suis d’humeur
à ne pas dire, comme Marguerite Duras
« Que le monde aille à sa perte… »
quand A mes yeux
sa beauté est plus forte
que tous les rejets
et les abjects
du volant
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