Samedi soir à Mindelo
Avant-dernier jour des 7 cap-verdiens, second et dernier dans les maisons jaunes de Katlin la belge, ouvertes en 2007 sur les hauteurs de la vallée de Paul à Santo Antao du Cap vert.
Après le dortoir partagé à 7, dont 3 ronfleurs garanti,
Je n’ai pas davantage trouvé le sommeil dans
La chambre individuelle demandée pour ma seconde nuit
Mais peu importe : le problème vient du locuteur
Qui ne dort bien dans un lieu nouveau qu’au bout de 3 nuits
Quand juste un bribe de conscience encore en lui luit
On dîne et petit déjeune dans la salle qui devient école l’après-midi
J’ai vu les enfants en classe en arrivant
En dessous de l’à-pic de 600 mètres en paroi faisant face
à la casa das ilhas
Maison jaune, Casa amarela en portugais
Qui me rappelle juste par son évocation
le film du fantasque réalisateur portugais Joao Cesar Montero
« Souvenirs de la maison jaune »
(fin de l’aparté)
Casa amarela (jaune) das ilhas,
chambre d’hôte en 3 maisons cubes jaunes aux deux tiers d’une colline
Casa amarela à laquelle sa propriétaire et créatrice,
Une flamande ronde, Katleen,
dame parfois un peu carrée comme certains gens du Nord,
a adossée une école maternelle de 22 élèves
dans la salle qui le soir devient salle à manger
Des clients en hébergement
Ca fait une bonne alternance de scènes s’y jouant :
Enfants jour/adultes nuit
Ce soir là, une tablée de Bataves taiseux, septuagénaires assagis
Bien encodés par 40 ans de vie professionnelle encodée
En arrivant dans l’après-midi, on les voit pendant leurs cours,
(Pas les Bataves, les élèves)
C’est un bain de fraicheur
Eux voient passer une troupe,
Un groupe de Français par semaine
Du tour opérateur
(La c’est Club Av’)
Arrivant vers 15 heures
Exaltés tranquilles par leur randonnée
je me demande quel est leur regard sur nous
j’essaie de faire en moi un noyau dur, un filon de leurs vingt paires d’yeux pensant
regardant
ceux qu’ils voient à peine passer
J’essaie de collecter toutes leurs pensées en simultané
comme quand je travaillais à faire des reportages vivants sur les colonies de vacances en rentrant un peu dans l’esprit des enfants et ados. J’aimais cet exercice consistant à aller ailleurs que dans mon sempiternel moi. Le propre du journalisme, certes, mais être immergé dans un essaim d’enfants en activité, était revigorant en diable. Fin de l’aparté
Petites filles et garçons sont ici habillés pareils, peu différenciables jusqu’à 7 ans,m’explique Kathleen, Qui a crée l’école attenante pour scolariser son propre enfant à son arrivée ici !
Sur le chemin, en montant vers la Casa du bas de la colline
Dans la vallée de Paul
On croise des collégiens en uniforme bleu ciel tendre,
chemise blanc nuage
qui causent avec moi
eu égard à mes yeux avenants
et mon éternel sourire mi figue rieuse mi sec amer
l’un d’eux me récite en impeccable français :
« Manger de la soupe, c’est bon pour la santé. »
J’approuve, en disant :
« Oui, mais pas pendant la montée »
en portugais, bien sûr
Au petit déjeuner,
Les élèves évaporés
Crayons, feuilles et bouilles toutes neuves
Yeux grand curieux ouverts
remplacés par
Confiture de nèfles, de papaye, de goyave et d’araça, une baie rouge cousine de la goyave au goût plus subtil. Et toujours une banane, une carafe partagée de jus papaye orange banane,
Pour moi un thé noir ou vert
Puis café nuit de suif
Direkt in the throat
On part marcher une dernière fois vers la vallée de Paul,
adieu le val das Pombas, on arrive en deux heures de vallée vers la mer
En croisant au village de Paul les lycéens sortant du samedi midi,
Après, une étrange église à colonnes ressemblant un casino pastiche comme Las Vegas ou Macao en sont prodigues,
autoproclamée Temple du Chrétien rationaliste,
Une dernière fois plongée du haut d’une montagnette vers le creux d’une rivière,
Une levada furtive empruntée seul puisque je suis la chèvre du groupe
Grimpant en plus des trajectoires balisées par l’itinéraire de groupe
Qui met toujours du temps à me rattraper
Huguette cite à mon propos la chanson du furet :
« il est passé par ici, il repassera par là… »
Jour 6, dernier vendredi à Sao Antao du côté des vallées rivières verdoyantes
Avant de rejoindre en van aluguer (taxi collectif) par la récente route côtière le côté aride, lanzarotien en diable, de l’île, l’embarcadère de Porto Novo. Et le ferry « Armadas » qui nous ramènera en une heure de douce houle à Mindelo sur Sao Vicente
Après une dernière marche en vallée de 3 heures 30 vers l’origine du monde le long d’une ribeira (rivière) en redescendant de la maison jaune où j’ai pris une single pour la seconde nuit histoire de réchapper au ronfloir collectif de 7 personnes de la première. Bis repetitat.
On mange le samedi midi une pizza face au sable noir et à un mouvement d’ensemble d’enfants léchés par l’eau sur le sable noir basaltique, je les prends abondamment en photo. Petite chorégraphie pour mer et enfants mouvants.
En face de la pizzéria « Black Mamba » perdue en contrebas du bourg de Paul, tenue par une italienne blonde, amalfitaine charmante, qui y croit. Il faut. Des joueurs de foot jouent pourtant sur un terrain poussiéreux juste devant, rabattant des nuages de poussière vers les assiettes et le patio du « Black Mamba » où l’on déjeune d’une bonne pizza. Dieu que c’est bon après la cachupa (céréale locale accommodée de mille façons) à tous les repas !
Je commence à en avoir assez du groupe de Français formatés par l’âge et surtout leur indécrottable appartenance nationale.
Mais cela relève de mon problème d’apatride portant en permanence trois ou quatre regards sur le monde :
Avec les Cap verdiens comme Didi, que j’ai fait poser en nature morte papaye je me sens plus Portugais virant au créole latin.
Je suis un caméléon, ce n’est pas de la faute des Français…
Ca sent la fin de séjour
On glande mijote là avant de partir par la route côtière vers Porto Novo
Où l’on reprendra le bateau pour Mindelo
Je pars à gauche le long de la côte pour un dernier aller retour initiatique
Tandis que les autres du groupe, déjà bien rassis,
Vont encore s’asseoir au café d’à côté
Bateau, houle, aucun dauphin, y en a parfois d’indiqués dans les guides
A l’embarcadère flambant neuf
J’ai acheté une carte de Santo Antao et le denier paquet de Doce de Coco,
croûteuse douceur en caillou de coco vanillée qu’on avait mangé en rando, Tant qu’il aura des bateaux sous des climats chauds, il y aura de l’espoir, me dis-je, tant pis pour l’image bâteau, je le pense
En me mettant nus pieds en équilibre sur chaise plastique le long de la houle
Le long du mouvement jusqu’à Mindelo à 18 heures arrivant
Si belle Sybille la montagne au-dessus accrochant nuage velouté sans y croire
Si bellement située sur la hauteur de San Nicolau dominant la baie de Mindelo
Où je ne serai jamais chez moi
Qui ne vaut pour moi que trois soirs
et c’est bien comme ça
Un samedi soir à Mindelo gagné en dernier soir
Après le dimanche d’avant déjà ici arrivé, c’est pure petite merveille de boucle hebdomadaire temporelle d’y être de nouveau le dimanche d’après…
Dans la montée à pieds, la ruine de l’ambassade d’Angleterre décatie dans ses beaux restes coloniaux
Au sommet, la maison jaune ruine de l’ancienne prison, de l’ancien phare
La voiture jaune vintage dans un tournant de la route que j’ai photographié en premier plan savant de la ville pour créer un effet Mindelo arrière plan baie, jour Le premier midi Peu après l’arrivée de l’aéroport Cesaria Evora décrit dans mon article.
(voir mon Post Cap Vert)
Les fleurs violettes par terre en tas comme cheveux coupés volent au vent par rafales chaudes Par terre chez le coiffeur en extérieur
Une dernière fois, montée vers la pauvre barre du
résidential Jenny à patio intérieur
A l’entrée, au premier, dans la salle des petits déjeuners à ciel ouvert
un pochoir de Cesaria Evora par Sarah Chelou
Artiste dont je suis amie sur Face de bouc
Oui, profitez de chaque instant restant
me dit Mimi la Française, gérante de l établissement
Qui a une immense terrasse au cinquième
Que je lui envierai vaguement le lendemain matin
En faisant ma gym sur la terrasse du sixième la dominant
Face à tout, ciel ouvert
Après ma dernière nuit à Mindelo
Où ça chantait au Club Nautico, à côté du Centro Cultural, ancien dock de pierre blanche,
Face à l’Alliance Française, dans la minuscule avenida Lisboa
Le café Lisboa plein de reliques de Cesaria Evora
Et de maillots footeux de la sélection nationale au nom et logo amusant:
Les Requins bleus, os Tubaroes Azuis.
Plus loin, avenida FFF, la maison rouge où vécut et vit toujours la famille de Cesaria Evora
Je hasarde en discutant qu’on en fera bientôt un musée
On me répond :
« Oh, vous savez, au Cap Vert, rien n’est certain. »
Ah bon, là non plus ?
Mais qui résiste longtemps à une juteuse petite route culturelle
Conçue « sur les pas de Cesaria »
En termes de marketing touristique ?
Personne, donc ils y viendront… Je ne fais qu’anticiper !
Ma dernière soirée à Mindelo,
j’étais, comme souvent en voyage,
Piteusement un peu crevé à force d’insomnies insipides, la bronchite m’avait rattrapé
Je devinais bien que je n’irais pas au bout de la nuit comme je l’aurais souhaité pour faire la fête
Je me fis porter pâle au repas du dernier soir du groupe dans un restaurant pour touristes
Au menu manqué, deux heures de creux bla bla de Français en voyage
Après avoir dignement participé au dernier punch collectif du groupe dans le patio de l’hôtel
Sur les hauteurs du Alto de Nicolau dominant joliment Mindelo et sa baie
Que j’avais shooté le dimanche d’avant
Avec au premier plan une voiture de sport jaune décatie mais d’encore belle allure
Une boucle hebdomadaire quasiment bouclée d’un dimanche à l’autre
Une page se tournant en dernier samedi soir à Mindelo
J’écumais quatre fois la place principale praça Novo,
square à enfants riants, jeunes se regardant et les rues du centre, allai dans ma superette de voyage rituelle afin d’acheter quelques bizarreries et une bière bue au square, négligeai le bar à musique pour touristes à carte en allemand et anglais sans prix indiqués (pas bon signe), me contentant d’en humer le son qui était bon.
Puis m’en fut prendre un peu de bon temps au Clube Nautico
réputé pour être le meilleur bar à musique, dans un dock, boucle bouclée
groupe chantant la nostalgie d’être Capverdien,
de « Chorar », c’est-à-dire pleurer
la nostalgie d’appartenir à des îles un peu perdues.
Sur fond de mer une autre bière
en regardant distraitement le cul de la bouteille et celui de la serveuse,
jeune et jolie
qui le sentit, naturellement,
étrange comme les dames savent qu’on scrutent leur arrière-train, la télépathie sert au moins à cela de façon scientifiquement prouvée…
Moi aussi craignant tout d’un coup de « chorar » en rétro-perspective des années passées
à ne pas attraper assez de petits culs,
quoique
cul que, cul de sac
petit cul sec d’os
de sot-l’y laisse
que je suis !
Plus tard plus tôt dans les rues de la nuit
Une péripat’ croisée deux fois,
Chaque fois me regardant,
en pro du regard me jaugeant,
me demanda sans trop y croire
Si o senior queria qualquer coisa ?
«Si le monsieur avait besoin de quelque chose ? »
Il ne savait pas de quoi
Ne saurait jamais trop de quoi
Besoin lui était.
Pas de ça, pas comme ça, tralala de nana ?
Musique émouvante au club nautique à ciel ouvert,
puis après que je sois allé m’écrouler dans ma single côté cour.
Techno all night long audible dans toute la baie de Mindelo
Qu’on entendait du Residential Jenny *
Perché sur la hauteur du Alto de Sao Nicolau
me dirent le lendemain les voisins
qui avaient une chambre avec balcon
donnant côté Mindelo, donc côté baie et bruit
Le lendemain matin
Deux heures de plus inespérées
D’un
Dimanche matin à Mindelo espéré
Car retard de deux heures de l’arrivée de l’avion
Retardé par la neige au départ de Paris.
Du coup, longue promenade d’une totale gratuité errante dans les rues
de Mindelo désertes comme le dimanche d’avant
Une autre boucle temporelle bouclée comme je les aime
Puis, avec le groupe que je sème,
dernier tour à la plage à droite de Mindelo
A Laginha, à 10 minutes de là
Discussion avec une serveuse au café d’à côté
Jus d’orange pressé
Croquettes de poisson et tartelettes de fromage sucrées, queijadinhas, si portugaises, commandées au bar à emporter
Petite course à pied sur la plage
Je croise la seule française du groupe
Une obèse faisant attention à elle, très digne pendant les marches, je l’aimais bien
Capable comme moi de gouter
un dernier pieds nus dans l’eau pour la route
Je suis ce jour-là trop bronchiteux pour aller me baigner
sinon j’y eusse
en gamin furtif plongé
Gamin furtif de 48 ans sans chaloupe,
allure faussement chaloupée
A mes pieds,
j’avise un corail à tête de pirate qui me fait de l’œil
Il finira sur mon balcon après 6 heures d’avion
Long aparté personnifiant, quasi subliminal
Bonheur d’avoir au Cap vert croisé encore un peu de mes origines lusitaniennes qui me tiennent lieu de quête annexe. Comme avant aux Açores, à Madère un peu, à Macao aussi,
Trois fois tant au Brésil
48 ou 78 fois au Portugal.
Tiens, petite victoire, après 13 ans de tentatives
Ma mère m’a donné les clefs de notre petit deux pièces grand-parental à Lisboa
Dans une banlieue façon Mairie des Lilas
Balconnet, jolie vue au loin sur le Tage fleuve
Pas refait ni repeint depuis 1974,
Me souvient encore de la visite d’achat avec mes grands-Parents
Cette année-là
Peu après la révolution portugaise du 25 avril
Dont on fêtera en 2014 les 40 ans
Et les 39 hier.
Depuis 74, appart, mobilier restés tels quels
Dans leur jus de poussière sèche
Gaz et électricité coupés,
charges à la copropriété non payées
Me léguant aussi avec ces clefs
Sésame empoissonné
8 ou 10 ans d’arriérés d’impôts locaux non payés
Car elle ne voulait plus payer
Avait déjà dans sa vie trop payé ?
Et depuis 15 ans avait sombré
dans sa bulle d’égarement
pour quoi que ce soit de « raisonnable. »
Plus marcher, plus se laver ni corps ni cheveux
Elle est dotée
Surgie d’un tableau de Jérôme Bosch
De Cheveux raides comme des astéroïdes flêchés dressés
jaillis
Antennes de folie capillaire surgies
le long du visage sans âge
Du coup, elle avait encore bien failli me faire perdre le gout de vieillir
Pour ne pas reproduire ce modèle
Espérant tout de même
Prendre le contrepied
De cette piteuse façon de se donner congé
On (dé)fait ce qu’on peut, n’est-ce pas ?
Parfois les liens intérieurs, comme dans slon cas, sont devenus trop étroits
On n’arrive plus à se libérer de sa névrose étroite
Comme des yeux vitreux
A travers le verre dépoli
De la résignation cala-miteuse
Des fins de vie
Dans le capharnaüm
D’une naphtaline
Calamitée
Le seul homme qui me donnerait le goût de vieillir avec sérénité
Est mon oncle Manfred, 71 ans, ici pris devant son Jasmin du Portugal chez lui à Menton
(Il est frère de mon père mort à 48 ans)
Manfred, un homme bien éduqué, très diplomate,
pas encore tout à fait dinosaure
Vitalité encore dans son rire, individu roué aussi :
Il a été auditore, consultant comptable d’entreprises pendant 40 ans
Il possède ainsi un esprit subtil, retors diront les innocents,
Organisé en espalier
comme les 6 niveaux de son jardin de
Le jardin doté d’un monte charge sur rails
La maison tout équipée de bois et motifs boisés peints tyrolien
Qu’il a fait construire vers 2000
Et qu’il veut vendre car sa femme milanaise
Ne s’y est jamais sentie à l’aise.
Dommage, j’aimais bien le petit intérieur de maison du Tyrol bavarois du Cap Martin de Manfred, regardez cela :
Et surtout lui, ce double impossible de mon père,
Commelui impassible, sauf quand je parviens à le dérider pour cet auto portrait de mon cru…
Il me raconte quand je vais le voir
la vie de notre famille côté allemand
Pendant la guerre où les Allemands
ont eu le plus tort de
Ne pas savoir ce qu’ils auraient du.
Cette drôle d’époque affreuse où même
Le sauçissonesque acteur jouant
inspecteur Derrick
S’avéra aussi post mortem avoir tété du SS
(et pas ambulancier comme il le prétendit)
Même ce vieux schnock de Derrick, un SS ?
Bigre de bigorneau !
En index : Situation mindelienne du residencial Jenny :
Situé directement face à la mer à Mindelo sur l’île de São Vicente dans l’archipel du Cap-Vert, le residencial Jenny met à votre disposition des chambres confortables et bien équipées.
À quelques pas du centre-ville et de son effervescence, vous bénéficierez au Jenny d’un calme précieux et d’une vue remarquable sur la baie de Mindelo, considérée depuis 2002 comme l’une des plus belles au monde.
*Au sujet de l’hôtel :
« Nouvellement rénové, le residencial Jenny bénéficie d’une situation privilégiée, sur le flanc d’une petite colline faisant face à la baie, à trois minutes à pied du centre historique de Mindelo et à quelques enjambées supplémentaires du port. Il suffit de longer le front de mer bordé de palmiers pour profiter de la belle petite plage de Laginha et de son atmosphère de petit Brésil. »
« Dès les premiers rayons de soleil et jusqu’au crépuscule, les terrasses du Jenny offrent une vue panoramique sur la baie et sur une bonne partie de l’île ; sous le ciel bleu azur, les voiliers entrent et sortent de l’anse sous le regard de Monte Cara, la montagne emblématique de Mindelo, tandis que les ferries franchissent doucement la digue pour rejoindre l’île voisine de Santo Antão… »
Ah, la belle bluette régionaliste…
Pourtant magnifique carte postale en vrai
Avant de devenir un cliché pour guide touristoc
Ainsi va le petit réel voyageant
Du XXIieme siècle
Exercice sans style
L’abrupte chute façon texto :
Mindelo, c’est trop bo.
J’y reviendrai dans de beaux draps
Pour y croiser mon idéal exotique
Loti dans la pierre
Le sable noir et le vent solaire
Les enfants dansant sur la plage
Du temps qui spasme.
Cela n’a rien à voir, sauf Roquebrune comme clé d’entrée,
de glissement de terrain freudien
Freudian slip en anglais
signifie acte manqué
Signalons donc à propos du Corbu cette actualité en sa fondation parisienne :
Autre bonus en la rue du Docteur Blanche abritant une autre belle Maison- Fondation Le Corbusier, la villa Roche : Justement, une expo jusqu’au 31 janvier y présente les photos de Lucien Hervé sur le Cabanon du Corbusier à Roquebrune Cap Martin, où il finit ses jours, non plus les pieds, mais la tête dans l’eau. On la visitera volontiers quand faire se pourra, une l’été indien passé, la pluie (cinglant le réel de la résignation à l’hiver) revenue…
Même si cette année, la douceur persista jusqu’à fin novembre : Bigre, il y aurait anguille climatique sous roche ? Cela tombe bien, l’exposition s’appelle : les Vacances.
Lucien Hervé : Les vacances de Monsieur Le Corbusier
Photo : Lucien Hervé, Le Corbusier devant le cabanon, Cap Martin – Roquebrune 1951
© FLC-ADAGP / Lucien Hervé / J. Paul Getty Trust
Détails ci-dessous
et ce joli billet citant le site de la Fondation du Corbu :
Lucien Hervé : Les vacances de Monsieur Le Corbusier
Fondation Le Corbusier, Paris
Jusqu’au 30 janvier 2015
Dans le cadre du« Mois de la Photo à Paris »
En partenariat avec l’Association des Amis de Lucien et Rodolf Hervé
« Le Corbusier travaille. Il est en vacances au Cap-Martin où il a construit son Cabanon (3,66 x 3,36 x 2,26) au bord de l’eau. Le Corbusier dessine, écrit, déjeune avec Yvonne, son épouse, plaisante avec Thomas Rebutato, son voisin, propriétaire de la guinguette l’Étoile de mer. La mer à quelques mètres. Elle l’attend pour son bain quotidien, cette Méditerranée qu’il a toujours admirée, aimée et qui l’accompagnera dans son dernier voyage. Hervé travaille. Il réalise quelques clichés de Corbu dans l’intimité. Il fixe ces rares moments où le crayon s’arrête, où l’esprit se repose, où le plaisir de l’eau l’emporte.
Une trentaine de photographies réalisées par Lucien Hervé au cours des années cinquante sont présentées dans la Maison La Roche, siège de la Fondation Le Corbusier à Paris ; quelques dessins originaux de Le Corbusier représentant le site du Cabanon de Roquebrune-Cap-Martin complètent cette évocation de sa résidence d’été.
Le révérend père Couturier, directeur de la revue l’Art sacré, fut à l’origine de la rencontre entre Lucien Hervé et Le Corbusier. Après avoir recommandé Lucien Hervé auprès de Matisse, puis auprès de Fernand Léger, il encouragea le photographe à se rendre à Marseille pour y photographier le chantier de l’Unité d’habitation. À la fin du mois de novembre 1949, Lucien Hervé réalisera en une seule journée plus de six cent clichés de l’œuvre monumentale avec son Rolleiflex.
Le Corbusier à qui il avait fait parvenir son reportage est enthousiasmé par son travail. Il décide alors de l’engager pour photographier ses œuvres, aussi bien architecturales que plastiques. Hervé travaillera pour Le Corbusier de 1950 à 1965 et réalisera plus de 20 000 clichés constituant ainsi une documentation de première main sur l’œuvre architecturale – livrée au commanditaire sous forme de contacts recadrés et collés sur des planches de classeurs – représentant aussi bien des reportages sur des chantiers en cours (Chapelle Notre-Dame du Haut de Ronchamp, Unité d’habitation de Rezé-les-Nantes, Usine Claude et Duval à Saint-Dié, Secrétariat,Assemblée et Palais de Justice de Chandigarh (Penjab, Inde), Palais de Filateurs à Ahmedabad (Gujarat, Inde), etc., y compris des clichés des maquettes des œuvres in situ…) que des réalisations antérieures pour lesquelles Le Corbusier souhaitait mettre à jour l’iconographie (Villa Savoye à Poissy, Cité de Refuge de l’Armée du Salut à Paris).
Hervé se verra ensuite confier la couverture photographique de l’œuvre plastique de Le Corbusier : peintures et sculptures, carnets de dessins, gravures, etc. Il réalisera également des portraits dans l’immeuble de la rue Nungesser et Coli : l’artiste au travail dans son atelier, images de Le Corbusier et d’Yvonne dans l’intimité de l’appartement. Un séjour dans le cadre exceptionnel du Cap-Martin sera également l’occasion de produire une série de clichés de vacances qui demeurent l’un des rares témoignages de la vie chaque été au Cabanon. Ces portraits témoignent de la grande proximité entre les deux hommes et de cette relation exceptionnelle entre les deux artistes qui dura plus de quinze ans.
Chacun viendra puiser chez l’autre les éléments qui viendront enrichir son travail. Ils sont tous les deux habitués à transgresser les contraintes exercées parleurs pratiques respectives. L’architecte doit faire avec le terrain, le programme, le client, l’économie… Le photographe sait s’adapter à la demande,au climat, aux moyens, à la technique. Ils partagent une même approche formelle de la photographie – Le Corbusier l’a pratiquée en plusieurs occasions et il en a nourri ses créations – l’image originale est un matériau transformable, le document devient vite méconnaissable au bénéfice d’un pur objet plastique. L’usage qu’ils lui assignent sera cependant divergent, pour l’architecte, il s’agit de mettre en œuvre un outil de communication efficace tandis que le photographe cherche à approfondir sa pratique plasticienne. Il construit des images dont le cadre et la composition s’inspirent des formes épurées,rigoureuses et lyriques des bâtiments qu’il capte, les réinterprétant ensuite jusqu’à l’abstraction.
Le travail d’Hervé contribua largement à la diffusion et à la connaissance de l’œuvre de Le Corbusier, celui-ci puisant abondamment dans ces ressources pour illustrer les volumes de son Œuvre complète pour réaliser le livre culte sur Ronchamp ou encore le testament intellectuel de L’Atelier de la recherche patiente. Il les confiera aussi très souvent aux revues et aux magazines qui le sollicitent pour des articles… »
Je reviens de ces contrées. Belle écriture, vraiment !
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Merci, Le Cap toujours me verdira
tant ses monts sao antoniens sont tentants
pour le voyageur passant
et durs à vivre pour ses habitants
plus positifs que
nous autres gâtés
pourtant
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