Aphorismes quotiriedeliens

wpid-wp-1436095112803.jpg L’oeil qui le regarde a la forme de l’univers.

– Combien y aurait-il de multivers ?

– Je ne sais, mais j’ai ce matin la tête à l’envers.

– Qui va changer la litière du lapin nain quand je serai parti au Cap Vert ?
(sur l’île de Santo Antao, sur une compagnie cheap avec 2h 30 de retard en moyenne)

-Mon voisin se laisse tirer l’oreille, puis accepte. il me tire une sacrée lapine du pied !

– Pourvu qu’il ne se rétracte pas, prétextant une opération dominicale de la cataracte.

– Et qu’est ce que je préfère ? Houston (ou, pire encore, Dallas, qui fête cette année les 50 ans de la mort de JFK la-bas, avec un mausolée à JR) ou le Mâconnais aux suaves Pouilly-Fuissé pas trop barriqués ?

– Multivers, vous avez dit multivers ?

Ce matin au marché :

Bonjour chère Maltaise, je voudrais svp 3 kilos d’orange madame bien juteuses et sucrées.

– Et avec ça, j’vous mets quoi, ?

-Oui, da, mettez-moi autant de tendres promesses de sortie de route d’hiver, 8 nouvelles asperges vertes du Vaucluse, des non locavores,

9 mulitvers branes bien lisses, 

4 kilos d’orties bien verts.

Histoire de boucler la route du Cap vert l’estomac dans les talons.

Bah oui, avant, on avait l’estomac dans les talons et maintenant l’étalon dans l’estomac. Grâce à ….

Refrain : Fiiiiiiiiiiiindus, fiiiiiiiiiiiind it !

Père Noël 2014 : A l’heure où un Pape syndical, Le Paon, est éclaboussé par ses peintures somptueuses (résultat : feu d’artifices vomitif),celui du Vatican sort de son dressing pour un réquisitoire contre les maux de la Curie. Comme « tout corps humain », souffrant « d’infidélités » à l’Evangile, menacée de « maladies », qu’il faut apprendre à « guérir » a dit le Pape avec sévérité. Il a exp(l)osé « un catalogue » de ces maladies : « l’Alzheimer spirituel », « la fossilisation mentale et spirituelle », « le coeur de pierre, « le terrorisme des bavardages », « la schizophrénie existentielle », « le narcissisme faux », « la planification d’expert-comptable », « les rivalités pour la gloire », « les « faces funèbres », « l’orchestre qui émet des fausses notes »… Il y a toujours la tentation de « se sentir immortel », a t’il observé, conseillant aux prélats d’aller dans les cimetières où « sont tant de personnes qui se considéraient indispensables ».

Quelle Curée ! Tournons un film de zombies au Vatican, avec le Paon en figurant.

Tous les maux précités ne s’appliquent-ils en effet pas à son organisation syndicale tournée vers une seule fin de fond : assurer sa propre survie subventionnée ? comme celle du Patronat medefien d’ailleurs. Au demeurant de bon demeurés ayant tous bâti sur leur passé, eux aussi. Et pas question de décrocher.

En 2015, les entreprises du CAC 40 ont fait + 35 % durant les six premiers mois. Vive la crise… pour les 99%.

et le reste pour les 1%, comme d’habitude.

et c’est ainsi qu’Allahluillah est grand, comme disait Alexandre Vialatte.

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12314303_10207856330746614_5123104425359189334_oJoseph Trompette ~ Grotesques, Reims, France, ca. 1870-95

Sujet pour Bac philo 2018

Le politique tend-il par essence vers l’obscénité de la posture ? Quelle est la date de péremption de toute prétendue authenticité de campagne, une fois au pouvoir ? 3 mois ?
Quelle serait, si nous prenions leur place, notre propre (im)posture ?
Peut-on se draper dans la volupté de l’honneur du cybercitoyen commentatif conchiant le pouvoir en place, le précédent, puis le prochain ? Un peu comme on se soulage dans l’ombre de la frustration.
On en revient toujours a ce constat :


Le Pouvoir est exécrable, grisant, enviable, plein de basses trahisons shakespeariennes peu enviables. Pourquoi veut-on devenir dirigeant de Parti et le prendre, ce Pouvoir ? Parce qu’on est né mâle Alpha dominant (ou femme, mais il n’y a guère qu’Angèla) dominant de base, bouffi d’égo et d’intelligence froide, capable de tout pour se maintenir, revenir, comme l’autre nabot.


Ferait-on mieux ? Je l’espère tant.
J’aurais accepté Snowden, il aurait même pu camper durablement dans la cour de l’Élysée.

Dieu que la figure du politique providentiel est grotesque. Et vaine en un monde réellement mené par 3000 marques reines, leur lobbying débilitant, les 1% d’hyper riches répugnants. Créant parfois des fondations sur le tard pour se disculper. Ce qui est mieux que rien…

Voila. C’était ma séquence FriedrichArlette. Ma propre posture : mépris du Pouvoir, distanciation vis a vis de son aspect suspect, comme du mien. Par essence. Sur fond de fusion idéologique des camps d’antan.
La nausée de ce qui attend au tournant politique de l’alternance, bien pire a mes yeux que ceux au Pouvoir du moment.

Nouvelle distanciation
Pd: Avant tout, le délice,
le privilège d’exister encore
émerveillé d’être à chaque réveil et coucher
De recommencer
Chaque jour de ma vie est une vie.
Quand même, il y a de la démocratie
Sécurité, liberté…
Tout est politique, je n’aurai pu l’être
trop bêtement sincère.

Ma posture
Mon imposture :
La volupté d’un honneur
Un tantinet misanthrope
Vomissant sur l’idée même
De « meneur d’hommes »
De tribun beau parleur
De manager
De toute espèce

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J’en profite pour partager ce texte, très post nietzschéen. Un constat à la désamiable, un bon siècle après le Crépuscule des dieux, qui sonne comme un manifeste de la génération née vers 1990 :

« Puisque tout est fini, alors tout est permis »

« Nous avons grandi dans une impasse. Cernés d’un réseau de petites phrases anxiogènes qui s’aggloméraient comme des narcotiques dans nos cerveaux en formation. Enfants, nous avons pris connaissance du monde en même temps que de sa fin imminente: pas un jour sans qu’on entende à la radio des nouvelles de ces deux sœurs morbides, Mme Dette et Mme Crise, dont les ombres dans nos têtes enflaient sans cesse. Finiraient-elles par exploser? Non: c’est le chômage, le trou de la Sécu et son acolyte de la couche d’ozone qui s’en chargeaient. Les tours aussi, le 11 Septembre de nos 11 ans. Dans nos têtes d’enfants saturées de ces traumatismes subliminaux, l’idée de l’Apocalypse naissait au début des années 2000.

Nous n’avions pas 20 ans: nous arrivions trop tard

Au lycée, on nous avertit d’emblée que l’Histoire était finie. On nous expliqua que Dieu, le Roman et la Peinture étaient morts. Sur les murs de la capitale, on nous apprit que l’Amour l’était aussi. Nous n’en connaissions pas le visage que déjà, nous n’avions plus le droit d’y croire. Notre adolescence a passé comme ça, sans que jamais rien ne se passe. A l’université, nous nous découvrions «postmodernes» – dans les livres de Gilles Lipovetsky, d’Alain Finkielkraut, de Marcel Gauchet. La formule, ailleurs, revenait souvent, recouvrant indistinctement tout ce qu’il y avait de contemporain: on l’accompagnait généralement d’un sourire sarcastique, que nous imitions sans tout à fait le comprendre. On nous inculquait ce schéma ternaire «prémoderne, moderne, postmoderne», grille de lecture ou tenaille qu’on nous présentait comme neutre quand, insidieusement, celle-là avait déjà décidé pour nous qu’il n’y avait plus rien à faire. On était déjà à l’épilogue du récit mondial de l’humanité. L’hypothèse communiste? Un délire de pyromanes. Mai 1968? Une bataille de boules de neige. L’idéal du progrès ? On avait vu Hiroshima. Les utopies avaient toutes été ridiculisées, la poésie rendue barbare après Auschwitz, les rêves, n’en parlons pas. Nos ambitions se réduisaient au quart d’heure de gloire warholien, un éphémère, et puis s’en va. Avec les autres époques, nous avions le sentiment de ne plus tenir la comparaison. Français, nous étions saturés de rêves de gloire en même temps que divorcés de l’Histoire – comme affligés d’un complexe d’infériorité à son égard. Toujours, et sans que nous n’ayons décidé quoi que ce soit, nous nous situions après, une génération de retardataires qui se sentaient tout petits en face des statues de pierre. Nous n’avions pas 20 ans: nous arrivions trop tard.

Alors que faire? Mourir, éventuellement. En restant vivant si possible. Devenir un spectre de soi-même avec l’ennui et l’orgueil comme seuls moteurs, prenant comme modèles des anti-héros mégalomanes : Michel Houellebecq («souvenez-vous-en : fondamentalement, vous êtes déjà mort»), Yves Adrien (l’auteur, virtuellement mort en 2001, de F. pour fantomisation) ou Frédéric Beigbeder («Je suis un homme mort. Je me réveille chaque matin avec une insoutenable envie de dormir»).

A nouveau que faire ?

Une autre issue: regretter. Avec Muray, Dantec et les autres, pester contre l’homo festivus. Le jour fustiger les Bisounours, puis la nuit, pudiquement, rêver aux chevaleries d’avant. A l’extrême rigueur, enfin, agir à l’extrême. Devenir une bombe, prôner la haine de l’autre, exercer la terreur; à défaut de savoir comment s’y comporter, travailler à l’extermination du monde tel qu’il est. Une nouvelle triade de la résignation: celui qui disparaît, celui qui regrette, celui qui tue. Pour les autres, il reste l’oubli: la consolation des objets, l’anesthésie par les loisirs. De toutes ces figures possibles, nous ne nous reconnaissons dans aucune. Alors, à nouveau, que faire?

La réponse est simple: renaître, comme il nous plaira. Nous sommes comme les personnages de la pièce de Shakespeare fuyant désormais un modèle de société qui nous a déjà bannis. Etant tout sauf désabusés, nous n’avons plus d’autre choix que celui d’inventer une nouvelle voie. La place est déjà prise? Trop prisée? Nous irons ailleurs, explorer. Sur les ruines des Trente Glorieuses, certains d’entre-nous au-dessous du seuil de pauvreté, nous ferons très exactement ce que nous voulons. Tant pis pour le confort, tant pis pour la sécurité, et tant pis si nous ne sommes plus capables d’expliquer à nos parents ce que nous faisons de nos journées. Nous sommes soutenus par l’amour que nous nous portons. On nous l’a de toutes manières assez répété: il n’y a plus d’issue. Dont acte.

Indépendants, multitâches et bricoleurs

A distance d’un théâtre politique dont on ne comprend plus la langue, nous aspirons à l’émancipation, quitte à consentir à une certaine précarité. Le système D s’ouvre, comme une alternative possible au salariat. Nos petites entreprises côtoient, et à nos yeux égalent, les grandes institutions. Dans les marges et grâce à Internet, nous explorons les micro-économies souples. Les intermédiaires sont court-circuités. Nous produisons et distribuons notre propre miel. Plus rien n’est entre nous et la musique: l’énergie et la foi suffisent pour la créer, un ordinateur pour la mixer et la distribuer tout autour du monde. Nous sommes cosmopolites mais pratiquons le local: dans des sphères restreintes et de fait habitables, nous façonnons des objets qui nous ressemblent, puis nous les partageons. Dans nos potagers numériques, nous cultivons les liens, IRL comme URL, échangeant nos enthousiasmes, nos connaissances et les nuances de nos vies intérieures. Partout, nous nous réapproprions nos heures. Par la conversation, nous prenons le temps d’inventer des mots nouveaux pour désigner des choses nouvelles. Nous sommes indépendants, multitâches et bricoleurs. Conscients de notre chance comme de l’effort à fournir, nous refusons le cynisme et la plainte. S’il faut manger des pâtes, nous les mangeons sans rechigner. S’il faut sacrifier les vacances, nous l’acceptons. Nous échangeons nos vêtements, nos logements, nos idées.

Sans faire de bruit, une révolution discrète, locale et qui ne cherche à convaincre personne a déjà eu lieu. Nous acceptons désormais d’être sans statut, retirés dans les marges joyeuses, par nécessité comme par choix. L’avenir est pour nous dans les friches. C’est dans les terrains encore vagues qu’adviendra une nouvelle renaissance. Nous ne réclamons ni n’attendons plus rien de la société telle qu’elle va: nous faisons. Par-dessus tout, et fragilement.

Parvenu à un certain degré, le désespoir devient une panacée. Puisque tout est fini, alors tout est permis. Nous sommes après la mort, et une certaine folie s’empare de nous. Pareils à des ballons déjà partis trop haut, nous ne pouvons plus redescendre: dans un ciel sans repères, nous cherchons les nouvelles couleurs. Le monde est une pâte à modeler, pas cette masse inerte et triste pour laquelle il passe.

« Des futurs multicolores nous attendent. N’ayez pas peur, il n’y a plus rien à perdre. »

Par Le Collectif Catastrophe publié par Tricastel Burgalat label

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