CreamMaster & Margarita: Boulgakov not dead

I’ve seen the most beautiful piece of theater of all my recent years : Simon Mac Burneys adaptation of my beloved book : Michael Boulgakov’s Master and Margarita. Some thougt of it as being heavy, i don’t.

« Nous vivons dans un monde qui est une fiction élaborée. Une construction de notre imaginaire que nous imaginons aussi comme étant la réalité. Il est certain qu’une fonction de l’art est de transpercer cela… Nulle part ailleurs n’était-ce plus vrai qu’en ex-Union Soviétique. » Simon McBurney.

Faire coïncider cette coupe de champagne et ce pendule de Foucault du Cnam, , si je pouvais ainsi invoquer magiquement quelque disparu cher sans chair...
Faire coïncider cette coupe de champagne et ce pendule de Foucault du Cnam, , si je pouvais ainsi invoquer magiquement quelque disparu cher sans chair…

Professor Woland, who is the devil, plays his characters with all possible art. This universe  is so lovely terrible and strong that i could hardly believe what i saw, even with the pleasure to have red the book before. Everybody should read that book imediatly ! Et voir la pièce, si possible…

Le maître et Marguerite

Que retenir de cet énorme roman épique et fantastique, qui parle d’amour, d’art et de politique, lorsqu’on a le désir de le faire vivre ?

Simon McBurney a choisi d’être fidèle à la construction  très déconstruite du Maître et Marguerite, comme à la folie de son récit qui court de Moscou à Jérusalem, du ciel aux enfers pluriels. C’est de ce prodigieux foisonnement qu’il fait surgir une forme théâtrale et dégage un chemin pour traverser trois histoires entremêlées, qui ne se rejoignent et ne livrent leurs secrets qu’au terme d’une aventure à tiroirs.

Pour cela, le metteur en scène ne refuse aucun des éléments constitutifs de l’écriture de Boulgakov : ni la passion et la compassion qui animent le Maître et Marguerite dans leur amour comme dans leur liberté, ni le comique plein d’ironie et terriblement jubilatoire de la critique sociale et politique, ni le tragique angoissé et désillusionné du regard qu’un auteur porte sur son œuvre, ni les images poétiques et oniriques qui emportent les personnages dans un au-delà fantastique.

Le Maître, c’est cet écrivain solitaire et oppressé à l’image d’un Boulgakov écrasé par la folie tyrannique du pouvoir stalinien ; Marguerite, cette femme amoureuse, entière et courageuse. La force de Simon McBurney réside dans sa capacité à réunir les moyens artisanaux et traditionnels du théâtre, qui lui permettent par exemple de figurer un cheval en utilisant seulement quelques chaises, et les nouvelles technologies les plus sophistiquées, qui font notamment voler ses comédiens dans le ciel de Moscou sans que ceux-ci ne quittent d’un seul pied le plateau.

Avec brio, il juxtapose les univers imaginés par Boulgakov : le Moscou d’un Staline qui rôde et surveille, le ciel et les enfers d’un Satan qui ose dire les vérités dérangeantes, une Jérusalem qui voit Ponce Pilate et Jésus philosopher ensemble, devenir potes après que l’ait ait fiat crucifier l’autre, façon  Lucifer à petit feu, mais aussi un hôpital psychiatrique, refuge des écrivains las et désespérés.Et aussi de l’artiste japonaise

Au fait, j’ai appris au passage que LA chanson des Stones

Sympathy for the devil (cette version maille drôlement les deux)

était une allusion au roman de Boulgakov, c’est Marianne Faithfull (oui faut avoir la foi pour être une telle Marianne) qui le lui avait fait connaître, à Mike :

Sympathy for the (D)evil,

sympathy for Old school devil and Devo ?

Well, let’em burn with Mike’s Boulgakov’s Master & Margarita/

I lrepeat : love that book more than all !

La saga complète et surpuissante et lassante
La saga complète et surpuissante et lassante

S’appuyant sur la grande maîtrise de ses acteurs et de toute son équipe artistique, il  fait passer en deux secondes d’une histoire à une autre dans ce labyrinthe d’émotions et de pensées. Roman inscrit dans le passé récent d’un XXe siècle de terreur, roman dénonciateur de la corruption des esprits à laquelle il oppose les élans du cœur, roman intemporel secouant les tendances apathiques qui s’emparent parfois du genre humain, ces temps-ci aussi, avec pour  dictature le néolibéralisme débridé et la technologie idolâtre des icônes, Le Maître et Marguerite permet à Simon McBurney et à sa troupe Complicité de fabriquer du théâtre généreux, poignant et imaginatif qui fait de l’écriture littéraire et scénique l’un des meilleurs moyens de communication que les hommes aient inventés.

Woland, ce diable d’homme, fait une brève incursion jusqu’à nous pour dire :  » im not interested in technology, not in I phones nor in I Tabs, not in mini mini mini I phones. Je l’embras(s)erai bien , ce diable volubile volant à travers l’histoire universelle de l’infâmie chère à Jorge Luis Borgès.

Ok, certains disant que la mise en scène britannique est un peu pesante, à la façon du canadien Robert Lepage, qui aurait découché une nuit de trop avec Robert Wilson en tabernacle. Ils en font des des tonnes, mais peu m’importe :

J’aime, y compris le côté tant soit peu pompier, grandiloquent, un tantinet Terence Malick vers la fin, avec dernière image cosmique un peu subliminable avant renaissance, fugace vision en Big Bang du grand tout. Ca doit être mon côté « midinette métaphysique où je pense… »

Cnam avion serveur

Tant pis si c’est wagnérien sur les bords, tant pis si la parabole filée semble lourd à de fines bouches critiques, moi, je prends. Toute la beauté plastique, la sophistication scénographique, les images subliminales de grands peintres classiques, de Sènes christiques et madone à la louche. Cela me rappelle qu’on a retrouvé le visage de l’origine du monde piquée à Kalil Bay, et cà , c’est juste top ! C’est aussi le haut, après qu’on ait enlevé le bas, comme j’entendais à la raiointer ce matin

A plein bras, tant cette oeuvre recoupe les tourments sociétaux qui sont les autres, vendant nos âmes à une illusion d’ubiquité touchy,traçable par internet Interpol interposé. Internet, annoncé comme l’âge d’or de l’information, outil merveilleux mais vide sidéral du trop plein aussi. Parce qu’il se conjugue avec les autres trop plein, ceux de l’infotainment et des images télévisées dégoulinant du temps de cerveau disponible. Celles du story telling roi à trois cents d’euro  et 99 % de dividendes pour 1 % de la population, qui nous gouverne tant bien que mal. Mal, faute de mieux, comme on disait du capitalisme de papi qu’il était le moins pire des systèmes, excluant de fait toute autre utopie potentielle, réalisable si l’on s’en donnait les moyens. Mais bon, à chaque fois qu’on veut supprimer les privilèges, cela s’est avéré bien pire encore, de Danton à Pol Pot, en passant par StalCastro ou HitoMusso, de Kim Jonque Ill & son (so sick) à Gangnam Style with gnangnan.

Cela me rappelle aussi quelqu’un dont l’oeuvre dérape parfois dans le Rococo métaphysique d’un Tim Burton post Sadien. J’ai nommé l’artiste Matthew Barney, un autre Anglo-saxon, tiens donc, et son Cremaster CyDont la vision in extenso n’est pas envisageable.

C’est à donner des frissons dans le RER à cinq heure douze, le 01/01/3001, sans treizième mois pour l’âme, et avec plan de licenciement jusqu’à à la jadis douillette sur seize mois Banque de France, n’est-ce point ?! Allez, pour preuve, cet extrait trailesque pour la route ?

imagesGute Nacht, boa noite••• $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$$

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