Nos vies mobiles ? Progrès en cours
On les suit à la trace. Qui ? Nos doigts tactiles d’humains, collection XXI siècle, et leurs nouvelles I-doles pour vies E-mobiles.
En guise d’aura, déjà bien plus que 21 terminaisons neuronales, connectiques. Le hic est qu’entre gadgets et « doudous » numériques », nos flux sont sans fin !
Loin de tout discours parano – rien n’est noir ni blanc – un menu poème en gelée d’humeur pour coureur de fond du temps réel.
Forcement hyperconnecté. Ma non tropo svp ! Faut-il débrancher ? Par intermittence ? Zut, j’ai raté un texto ! et les fils qui me relient à mon mains libre m’intuberont en fin de vie en unité soins palliatifs…
On n’arrête pas les techno progrès ? jusqu’à une certaine limite s’en réjouir.
En mémoire collective, notre ère (dire « epok » est plus chic tok) est aussi celle des films »Bienvenue à Gattaca » ou « Brazil ». Sans fin du monde, juste la deux-mille treizième entrée en hiver. C’est tout ce qui aura lieu ce 21 décembre… Décevante, cette absence de raz-de-marée ?
Welcome to traçabilité totale
Mises en bouche : Cartes sim, pluie de sms furtifs
(invisibles pour leur destinataire, lui vite repéré)
En entrée : Profils de réseaux sociaux, Viadeo, « Face de bouc »
Plats de résistance :
Google Earth & Maps,
entité munie d’un double « OO »
comme deux yeux big brotheriens
scrutant les mouvements des vivants
Des yeux de poisson, ceux des innombrables caméras dans les villes
Sans Alice avec et sans malice. Le plein de Caméras obscuras. Filmant à notre insu, reconstituant le moindre geste public
Cartes accréditives des dépenses
retraçant tout de nos surfs consuméristes
sauf sauf sauf… la part maudite
et par voie de fait aussi, l’énergie noire « de dépense »
chère à l’écrivain Georges Bataille
Fichiers douaniers policiers
se ramassant non plus à la pelle
mais à la souris logicielle, traces des moindres scories de nos vies
Jusqu’au franchissement du Styx avoir la fibre… optique

Au dessert, profilers de toutes sortes, au fil de nos déplacements
Mobilité réelle et fantasmées, scénarisations mercatiques pour paysages superbes, traçabilité illimitée, coinvention des réseaux sociaux par la CIA : rien de tel que l’autofichage qui est le notre pour nourrir services de renseignements et détectives privés d’informations gratuites sur nos déplacements.
Story Tell Ing de nos existences de rentiers de l’hémisphère Nord
Mignardises : Puces et cookies caféinées
Pass magnétiques de chambres d’hôtel consignant N° de CB, recueil de données tardivement désactivées
sur internet Cyber traces du moindre relent suspect émis par l’un des 3 milliards de membres de la Méta-république des cyber-citoyens tactiles
Statistiques comportementales des opérateurs géants, traces totales, Total Recall.
Toute résistance est inutile ? Peut-être en faudra t’il, des plats… de résistance
pour ne pas tomber de trop haut de nos piédestaux
Des Batailles de profils à mener
sans se renier ni rogner nos…i-mages de marque.
PS : Bon, trêve de philo rebelle ! Googlez-moi plutôt ce restaurant recherché dans un rayon de 100 mètres. 10 256 réponses. En 0, 0003 secondes. Quelle profusion à la table des vivants tactiles !
Christophe Riedel
Pour la chronique le titre pourrait aussi être : Nouvelles I-doles pour vies E-mobiles
Pour l’illustration, ce pourrait être à contre emploi, des sortes de natures mortes photos de mobiles : (par exemple le i-pomme, nouveau Panurge moutonnier) mêlées à des objets du quotidien : les légumes que vous allez préparer, une carotte à côté, un steak, un gâteau, des rochers près de votre maison, de la neige en fond, même si c’est pour l’été… Le tout Créant en somme un étrange entremêlement entre quotidien et objets techno.
Et puis aussi des photos libres de droit d’une sorte d’imagerie d’Epinal technophile comme il y en a tant sur les sites de photos en ligne que les agences prennent pour illustrer leurs catalogues. Elles détonneraient avec le propos se déployant sur la page…